"C'était un très gros dérapage" : Nicolas Canteloup s'excuse après une blague homophobe sur l'affaire Théo
Nicolas Canteloup s'exprimait, comme chaque jour, dans la matinale d'Europe 1. Son producteur a présenté ses excuses : "Dans la précipitation, parfois on dit des conneries".
Malaise dans le studio d'Europe 1, mercredi 8 février. L'humoriste Nicolas Canteloup, qui tient une chronique quotidienne, "La Revue de presque", dans la matinale de la radio, a présenté ses excuses après une blague homophobe sur l'affaire de l'arrestation violente à Aulnay-sous-Bois, dans laquelle quatre policiers ont été mis en examen, dont l'un pour viol. Ce dernier est suspecté d'avoir introduit de force sa matraque dans le rectum de la victime, Théo, 22 ans.
Visiblement très mal inspiré, Nicolas Canteloup a tenté de plaisanter sur le sujet dans sa chronique du jour. "Amis gays, ce n'est pas la peine non plus de chercher un deux-pièces dans Aulnay-centre, la police ne recommencera plus", a-t-il lancé à l'antenne d'Europe 1. "J’ai rendu possible le mariage gay, a poursuivi l'imitateur, prenant la voix de François Hollande. Donc si Théo, après réflexion, se découvre des sentiments pour le policier qui lui a introduit la matraque, ils pourront en toute légalité s’épouser." Le sketch a provoqué un malaise visible auprès des personnes présentes dans le studio à ses côtés et l'indignation sur les réseaux sociaux.
"C'était juste pas drôle et vulgaire"
"C'était un très gros dérapage ce matin, évidemment involontaire, reconnaît l'humoriste sur son compte Twitter en fin de matinée. On pensait que c'était trash, c'était juste pas drôle et vulgaire. Très sincèrement désolé."
— Nicolas Canteloup (@CanteloupOff) 8 février 2017
"Si on avait eu conscience un seul instant de la bêtise et de la vulgarité de ce propos, on l'aurait censuré", assure son producteur, Jean-Marc Dumontet, à franceinfo. "Au début, l'idée était de dire que le mariage gay était le seul truc bien qu'avait fait François Hollande", explique-t-il. C'est effectivement la blague qui précède celle sur Aulnay-sous-Bois. "Et puis on dérape comme des cons, on dirait qu'on démarre dans ce métier. Je suis triste, ça ne correspond tellement pas à ce qu'on pense."
Il explique les propos de l'humoriste par "la précipitation" et "le côté instantané" de la préparation de sa chronique. Diffusée peu après 8 heures du matin, la chronique de 10 minutes de Nicolas Canteloup est en grande partie écrite le matin même, en compagnie de ses deux auteurs.
La rédaction d'Europe 1 "indignée"
La mauvaise plaisanterie n'a pas fait sourire sur les réseaux sociaux et au sein de la radio. La société des rédacteurs d'Europe 1 a rapidement critiqué sur Twitter les propos de Nicolas Canteloup.
La SDR d’Europe 1 tient à faire part de son indignation après la chronique de N. Canteloup ce matin. Malaise réel au sein de la rédaction.
— SDR_Europe1 (@SDR_Europe1) February 8, 2017
Selon une journaliste d'Europe 1, jointe par franceinfo, le directeur de l'information de la radio, Fabien Namias, s'est exprimé devant la rédaction, mercredi matin, condamnant les propos de l'humoriste et assurant comprendre le "vif émoi" des journalistes. L'animateur de la matinale, Thomas Sotto, a lui aussi critiqué le sketch, tout en défendant son chroniqueur.
Ce sketch était consternant. Mais Nicolas est un type bien. Qui ce matin n'était pas drôle. #canteloup @CanteloupOff @Jmdumontet pic.twitter.com/iujsTcBQQe
— Thomas SOTTO (@ThomasSotto) February 8, 2017
"Je ne sais pas si ça va abîmer [la relation de Nicolas Canteloup avec Europe 1]", confie son producteur, "mais il faut savoir admettre que ce matin, on a été très mauvais". Jean-Marc Dumontet assure que Nicolas Canteloup évoquera ses propos lors de sa prochaine chronique, jeudi matin. "Bien évidemment que je présente des excuses, bien évidemment qu'on est sincèrement désolés", a-t-il insisté, au micro d'Europe 1. Et d'ajouter : "Cela ne nous ressemble pas."
#Canteloup / dérapage : "Ça ne nous ressemble pas, nous sommes sincèrement désolés", dit son producteur #E1Matin pic.twitter.com/8mjmaHeVv4
— Europe 1 (@Europe1) 8 février 2017
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