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Quand les renseignements pistaient un homonyme de Mohamed Merah

Les services de renseignement auraient surveillé un autre Mohamed Merah pendant deux mois avant de se rendre compte de leur erreur. Pour se justifier, la DGSE avait expliqué que son passeport était trafiqué. Pourtant, il n'en est rien. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Une image non datée de Mohamed Merah, diffusée dans un reportage de France 2. (FRANCE 2 / AFP)

Non, Mohamed Merah n'a pas trafiqué son passeport, selon Paris Match, mardi 5 février, et L'Express la veille. C'était pourtant l'explication avancée jusqu'ici par les services de renseignement, qui ont traqué un homonyme du tueur à Douai (Nord), de décembre 2010 à janvier 2011. 

Paris Match publie des extraits d'une note de la DGSE. Selon la Direction générale de la sécurité extérieure, le tueur de Toulouse et de Montauban avait "modifié la date et le lieu de naissance indiqués sur ce document, qui se sont ultérieurement révélés être ceux d'un homonyme vivant à Douai, également connu des services de police français pour des faits délictuels de droit commun". Le service a quand même quelques doutes. "A ce stade, on ignore comment Mohamed Merah, de Toulouse, a eu connaissance des date et lieu de naissance de son homonyme vivant dans le nord de la France."

Mais d'après la copie du passeport obtenue par L'Express et Paris Match, Mohamed Merah n'a jamais trafiqué ce document. Selon L'Express, l'erreur incombe à la Direction de la protection et de la sécurité de la Défense (DPSD). Mohamed Merah a en effet été contrôlé en novembre 2011 en Afghanistan par des soldats américains. La DPSD a croisé cette identité avec ses fichiers. Et c'est l'homonyme de Douai qui est sorti. La note adressée à Paris était donc erronée. La  Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) a pris le relais et a décidé de surveiller le Nordiste. Avant de se rendre compte de son erreur deux mois plus tard, le 10  janvier 2011, au prix d'une perte de temps. Interrogé sur BFMTV-RMC, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a reconnu à demi-mots ce raté.

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