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L'UMP accuse le PS d'instrumentaliser les tueries

La déléguée générale adjointe de l'UMP, Valérie Rosso-Debord, a accusé François Hollande d'utiliser les drames de Toulouse et Montauban à des fins politiciennes, notamment pour attaquer le bilan de Nicolas Sarkozy. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Valérie Rosso-Debord, députée UMP et déléguée générale adjointe de l'UMP, lors d'un meeting de Nicolas Sarkozy à Bordeaux (Gironde), le 3 mars 2012.  (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

La campagne est suspendue, mais les six candidats venus rendre hommage mercredi 21 mars aux trois militaires tués à Toulouse et Montauban les 11 et 15 mars par "l'homme au scooter" n'en sont pas moins en compétition. 

Sur la place d'armes du 17e Régiment du génie parachutiste, le chef de l'Etat a prononcé l'éloge funèbre en l'honneur du sous-officier Imad Ibn-Ziaten, 30 ans, du première classe de 26 ans Mohamed Legouad et du caporal de 24 ans Abel Chennouf. Un message d'unité écouté attentivement par François Hollande, Nicolas Dupont-Aignan, François Bayrou, Marine Le Pen et Eva Joly, debout et silencieux sous les tentes blanches.

"Nous avons un devoir impérieux (...), c'est l'unité nationale", a rappelé Nicolas Sarkozy dans son costume de président. "La France rassemblée a donné ces derniers jours une magnifique image d'unité", a-t-il insisté avant d'appeler à ne céder "en aucun cas" à "l'amalgame". Le président candidat a ensuite salué ses cinq concurrents présents, sans exception. 

"Instrumentalisation" d'un côté, "dérapages" de l'autre

Pendant ce temps, à Paris, les équipes de campagne sont peu à peu sorties du mutisme imposé par l'ampleur du drame. Par la voix de sa déléguée générale adjointe, Valérie Rosso-Debord, l'UMP a accusé François Hollande et Marine Le Pen de "tenter d'instrumentaliser à leur petit profit politicien" les tueries de Montauban et de Toulouse. En cause, les déclarations de la présidente du FN sur un "risque fondamentaliste" sous-estimé, et celles du candidat PS sur la "protection des Français".

Pour le secrétaire national de l'UMP Sébastien Huyghe, le candidat socialiste "a, sans avoir l'air de vouloir y toucher, profité de ces occasions pour retomber dans la politique politicienne et l'instrumentalisation des événements en cours, en fustigeant le traitement de la délinquance, la non-exécution des peines ou la récidive", a-t-il accusé dans un communiqué.

L'équipe de campagne de Hollande a aussitôt répliqué en dénonçant "des dérapages indignes" qui "méritent d'être condamnés le plus fermement possible par la direction de leur parti".

Le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, a renchéri dans un entretien publié par Le Figaro.fr. "Face à ce drame, j'invite François Hollande et ses alliés Verts à garder la dignité qui convient, a-t-il déclaré. Je constate qu'ils poursuivent inlassablement leur campagne sur le chemin de l'ambiguïté permanente. Dans le domaine de la laïcité, ils sont incompréhensibles." 

Accusations réciproques 

En déclarant que "le risque fondamentaliste a été sous-estimé dans notre pays", la candidate du Front national, Marine Le Pen, a lancé les hostilités dans la matinée. Sur i-Télé, elle a noté "un certain laxisme" qui aurait permis selon elle le développement de ces "groupes politico-religieux" à qui il faut "déclarer la guerre". 

Dans la foulée, François Bayrou, candidat du MoDem, a reproché à "l'extrême droite" de chercher "à surfer sur la situation". Riposte immédiate du Front national : dans un communiqué intitulé "Aux salauds", il accuse certains candidats, comme François Bayrou ou Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche), d'avoir "instrumentalisé la tragédie de Toulouse" contre Marine Le Pen. 

Dans la soirée, le candidat centriste a tenté de siffler la fin du match. Réclamant un changement de ton dans la campagne électorale, il a dit souhaiter que les candidats en lice "se mettent au niveau de l'émotion que les Français ont rencontrée pendant ces heures sombres".

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