Info franceinfo Une famille de victime dépose une requête pour que le procès Merah soit filmé et enregistré

C'est une information franceinfo : l'avocat de la famille d'une des sept victimes de Mohamed Merah a déposé, jeudi 7 septembre, une requête auprès du premier président de la Cour d'appel de Paris pour que le procès Merah, qui débutera le 2 octobre, soit filmé et enregistré. Ce procès constitue un "intérêt historique" d'après cet avocat. 

L'audience est très attendue. Elle durera cinq semaines avec deux personnes dans le box des accusés, dont le frère du tueur au scooter de Toulouse et de Montauban.

Le premier dossier de terrorisme qui serait filmé

Depuis la loi Badinter de 1985, qui autorise l'enregistrement audiovisuel de certaines audiences, très peu de procès ont été filmés. Au total, on en compte moins d'une dizaine : Klaus Barbie en 1987 - le premier de l'histoire judiciaire français - puis les procès de Paul Touvier, Maurice Papon, celui du sang contaminés ou plus récemment le premier procès d'un génocidaire rwandais en 2014. 

Si la justice autorise la captation du procès Merah, ça sera la première fois qu'un dossier de terrorisme fera l'objet de débats filmés. Mais, d'après Olivier Morice, l'avocat de la famille de Mohamed Chemse Dine Legouad, à l'origine de la requête, l'affaire Merah n'est pas un dossier terroriste comme les autres. "C'est une affaire qui est marquant dans l'histoire du terrorisme et je crois qu'elle préfigure de nombreux autres actes terroristes qui se sont déroulés", explique le défenseur de la famille du militaire de 23 ans abattu par Merah le 15 mars 2012. Selon lui, l'intérêt historique du procès pour l'avenir de la France ne fait aucun doute.

Il est important [...] que les générations futures puissent savoir exactement ce qu'il s'est passé et la décision qui sera rendue par la justice pour répondre à cette tragédie

Olivier Morice

à franceinfo

La cour d'appel de Paris va-t-elle considérer que le procès Merah revêt "un intérêt pour la constitution d'archives historiques de la justice" ? Elle a trois semaines, soit jusqu'au début du procès, pour faire connaitre sa décision.