Affaire Woerth-Bettencourt : en attendant les auditions de la milliardaire et du ministre
C'est le Journal du Dimanche qui affirme que l'audition de l'héritière de l'Oréal aura lieu ce lundi, chez elle, à Neuilly-sur-Seine, à son retour de Majorque. Le JDD en déduit que celle d'Éric Woerth se tiendra "dans la foulée, a priori mardi". Le ministre serait convoqué à la PJ parisienne.
Quelles qu'en soient les dates, ces auditions mettront fin à une bizarrerie procédurière : les principaux protagonistes de cette affaire tentaculaire sont les deux seuls à n'avoir encore jamais été entendus. Ils ne seront cependant pas auditionnés dans le même cadre : six enquêtes sont menées à la fois.
La milliardaire sera questionnée sur une possible fraude fiscale, par le truchement de ses deux comptes en Suisse abritant au total 80 millions d'euros et sur l'île d'Arros, achetée par les Bettencourt mais gérée par une obscure fondation.
Éric Woerth lui sera entendu sur les enregistrements clandestins réalisés par le majordome de Liliane Bettencourt et diffusés par Mediapart. Enregistrements où sont évoqués, à maintes reprises, l'UMP, le ministre et son épouse...
Résumé des épisodes précédents
Ce week-end, de nouvelles révélations sont venues alimenter ce feuilleton déjà touffu. D'abord, la publication dans Marianne du fac-similé d'une double page de l'agenda de Claire Thibout, l'ex-comptable : quelques mots griffonnés y évoquent un premier rendez-vous avec Liliane Bettencourt pour lui remettre une enveloppe de 50.000 euros et un second rendez-vous entre Patrice de Maistre et Éric Woerth le lendemain...
L'argent a-t-il suivi ? Patrice de Maistre est sorti du bois hier matin, pour confier au JDD que "ces accusations sont ridicules". Il reconnaît juste la rencontre avec Éric Woerth ce jour-là autour d'un expresso.
Mais, à côté de ces dénonciations et dénégations, les enquêtes se poursuivent. On a appris notamment hier soir que les policiers de la brigade financière avaient saisi de nombreux documents sur les dispositions testamentaires de Liliane Bettencourt, lors de perquisitions chez son notaire. Parmi ces documents, de nombreux codicilles modifiant son testament : près d'une dizaine entre 1997 et 2009 !
Pour l'avocat de la fille de Liliane Bettencourt, "cette succession de codicilles montre qu'elle change d'avis souvent" et renforce les soupçons d'abus de faiblesse. M° Olivier Metzner s'étonne d'ailleurs qu'il ait fallu deux ans pour qu'on perquisitionne le notaire.
Cécile Quéguiner avec agences
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