Affaire Karachi : Villepin entendu aujourd'hui comme témoin

Ce que va dire Dominique de Villepin aujourd'hui dans le bureau du juge financier Renaud van Ryumbeke donnera peut-être un tour nouveau à l'affaire dite “Karachi”. L'ex-Premier ministre, entendu comme témoin à sa demande, sera surtout questionné sur la période où il était secrétaire général de l'Elysée, poste stratégique, sous Jacques Chirac.

Le juge voudra sans doute revenir en 1995. A cette époque, Jacques Chirac, nouvellement élu, demande à Dominique de Villepin de faire cesser les versements de commissions suspectes en marge du contrat de vente de sous-marins passé avec le Pakistan par le précédent gouvernement, celui d'Edouard Balladur. C'est ce que l'ancien ministre de la Défense, Charles Millon, a déjà dit.

Mais Dominique de Villepin en sait peut-être plus, et le juge espère qu'il entrera dans les détails de l'opération. Il avait laissé entendre, vendredi dernier qu'il existait de “très forts” soupçons de corruption. Mais il n'a pas voulu être plus précis et a surtout soigneusement évité de donner des noms. Mais l'interview et ses suites ont tout de même provoqué la colère de l'Elysée, qui a publié un communiqué fustigeant les “insinuations” sans preuve. Dominique de Villepin a d'ailleurs par la suite mis un bémol à ses déclarations, saluant même la volonté de transparence du chef de l'Etat.

Mais le juge van Ryumbeke ne se satisfera sans doute pas de cette prudence. Il voudra en savoir plus sur les soupçons de corruption, sur les bénéficiaires des pots-de-vin présumés et sur d'éventuels rapports des services secrets sur la question.