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Affaire Giraud : le ras-le-bol des proches

L'instruction s'achève autour du double meurtre de 2004, et le dossier ne comporte ni preuves, ni aveux, seulement un témoignage tardif. La piste d'un élément supposé compromettant envers la tante de Géraldine Giraud a perdu de sa valeur, et les représentants des familles de victimes et les proches commencent à perdre patience.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Radio France © AFP/ Pierre Andrieu)

Plus de trois ans après les faits, dire que l'instruction autour des meurtres de Katia Lherbier et Géraldine Giraud piétine relève presque de l'euphémisme. Les deux amies avaient été retrouvées mortes dans un puisard, en décembre 2004 dans l'Yonne.
_ Un certain nombre d'éléments incriminent Jean-Pierre Treiber, un garde-forestier de 44 ans considéré comme le principal suspect, mais beaucoup d'interrogations demeurent.

On sait également désormais qu'un cheveu, découvert chez la tante de Géraldine Giraud Marie-Christine Van Kempen, attribué dans un premier temps à un ami de Treiber pourrait bien être celui d'un autre. La faute à un ADN dit "mitochondrial", soit pouvant être commun à plusieurs personnes. Une piste d'abord compromettante pour celle qu'on présente comme la commanditaire supposée des enlèvements et meurtres, mais qui n'est pas loin à présent de n'avoir plus de valeur.

En conséquence, l'instruction qui touche à sa fin n'aura pas permis de réaliser de grands progrès quant aux nombreux mystères autour de ces crimes. Les preuves matérielles se comptent sur les doigts d'une main, aucun aveu n'a été formulé, et les témoignages manquent cruellement.
_ Seul Jean-Pierre Treiber, qui a toujours clamé son innocence, semble désigné par des éléments troublants, comme les cartes de crédit des victimes retrouvées sur lui, un trousseau de clés dans son jardin, et surtout la découverte des corps sur son terrain après des fouilles.

Le seul lien, de taille, qui reste à déterminer concerne Treiber et Marie-Christine Van Kempen, aujourd'hui libre sous contrôle judiciaire après sa mise en examen pour "complicité d'assassinats" en 2005. Les deux suspects ont toujours nié se connaître, ce que conteste le témoignage de la gérante d'un bar de Fontainebleau. Le cheveu retrouvé chez la tante de la victime était présenté comme l'unique trace d'un lien, indirect, entre ces deux personnes.

Matteu Maestracci

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