Affaire EADS : le "gendarme de la bourse" blanchit tout le monde
En dépit des fonctions clés qu’ils occupaient à la tête de l’entreprise, les principaux dirigeants d’EADS n’auraient pas eu connaissance des importants retards de livraison de l’A380 et de la révision du programme de l’A350, qui allaient être l’origine de la turbulence boursière subie par EADS. Et donc, s’ils ont vendu, tous au même moment, des montagnes d’actions de leur entreprise quelques semaines avant que le cours ne s’effondre, c’est par le plus pur des hasards.
Voilà résumé, en substance, ce à quoi vient de conclure le "gendarme de la bourse", l’Autorité des marchés financiers (AMF), après plus de trois années d’enquête.
Principale personne visée par le dossier le plus important de l’histoire de l’AMF : Noël Forgeard. L’ancien coprésident d’EADS risquait… 37 millions d’euros d’amende pour avoir engrangé une plus-value de 3,7 millions d’euros en vendant, opportunément, près de 300.000 actions de son entreprise.
L’actuel président d’Airbus, l’Allemand Thomas Enders, et son directeur commercial, l’Américain John Leahy étaient également soupçonnés d’avoir profité de leurs informations pour réaliser de colossales plus-values.
_ Trois sociétés étaient également mises en cause, dont EADS, soupçonnée d’avoir édulcoré les informations qu’elle communiquait au marché et à ses actionnaires privés, l’Allemand Daimler et le Français Lagardère.
Décision surprise
Les dix-sept protagonistes ont tous été lavés de tout soupçon, en dépit des recommandations du rapporteur de la commission des sanctions de l’AMF. Mi-juillet, Antoine Courteault avait conclu qu’il fallait poursuivre sept personnes, dont Noël Forgeard pour lequel il préconisait une amende de près de 5,5 millions d’euros. Antoine Courteault n’a pas été suivi par ses pairs.
La décision de l’AMF met un point final à cette affaire, du point de vue administratif. Mais une enquête pénale a également été ouverte, en novembre 2006. Elle n’est pas encore achevée.
Gilles Halais, avec agences
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