Affaire Grégory : "Dans les jours à venir, nous aurons certainement des investigations qui apporteront de l'eau au moulin de l'accusation"
L'avocat des époux Villemin, Thierry Moser, regrette la libération des époux Jacob et leur placement mardi 20 juin sous contrôle judiciaire par la chambre d'instruction de la cour d'appel de Dijon.
Après quatre jours de détention provisoire, Marcel et Jacqueline Jacob, le grand-oncle et la grand-tante de Grégory Villemin, ont été remis en liberté mardi 20 juin, sous contrôle judiciaire par la chambre d'instruction de la cour d'appel de Dijon (Bourgogne). "C'est une contrariété, je pensais que la cour pouvait maintenir la détention", a réagi mercredi sur franceinfo Thierry Moser, avocat des époux Villemin, les parents du petit Grégory.
Mais l'avocat a estimé que "dans les jours à venir, nous aurons certainement des investigations nouvelles, complémentaires qui apporteront de l'eau au moulin de l'accusation". Selon lui, les juges pourraient notamment entendre Murielle Bolle, belle-sœur de Bernard Laroche, qui l'avait accusé du meurtre du petit Grégory avant de se rétracter. Il est "convaincu que cette thèse du crime commis par une petite équipe de quatre ou cinq personnes dans un contexte familial (...) correspond à la réalité, à la vérité".
franceinfo : Marcel et Jacqueline Jacob ont été libérés et placés sous contrôle judiciaire. Quelle est votre réaction ?
Thierry Moser : C'est une contrariété. Moi, je pensais que la cour pouvait maintenir la détention. Mais je rappelle le principe du droit français : c'est que la détention provisoire doit rester exceptionnelle, la liberté est le principe. Par ailleurs la mise en examen est toujours d'actualité, avec un contrôle judiciaire particulièrement strict. Dans les jours à venir, nous aurons certainement des investigations nouvelles, complémentaires qui apporteront de l'eau au moulin de l'accusation. Je reste confiant que nous pourrons parvenir enfin à la manifestation de la vérité dans ce triste dossier et je reste convaincu que cette thèse du crime commis par une petite équipe de 4 ou 5 personnes dans un contexte familial, cette conjuration réalisée par un équipe familiale pour tuer Grégory, je pense que cette thèse correspond à la réalité, à la vérité.
Les juges pourraient-ils entendre Murielle Bolle dont le témoignage en 1984, alors qu'elle avait 15 ans, avait permis d'inculper son beau-frère Bernard Laroche, avant de se rétracter ?
Indiscutablement, cette personne dont vous parlez est un personnage important, voire essentiel, dans ce dossier. Je pense que les choses ont été faites sur la base d'un travail sérieux. Je fais absolument confiance aux gendarmes. Je pense que le tempo qui a été fixé est tout à fait adapté à la situation. J'attends la nature et le résultat des investigations. Je ne vois pas matière à critiquer.
Selon les avocats des Jacob, il manque des éléments pour prouver leur culpabilité ?
Les avocats des Jacob donnent leur point de vue et cela n'engage qu'eux. Il y a d'autres investigations qui seront réalisées à bref délai. Je ne dirai pas de quoi il s'agit car ce serait déflorer l'enquête et en affaiblir l'efficacité. Malgré la déception d'hier, je reste confiant. Quand je dis "nouvelles investigations", cela veut dire des auditions, des confrontations, toute la panoplie dont disposent les juges d'instruction pour tenter d'avancer dans la recherche de la vérité.
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