: Vidéo "Je ne suis pas fier de ce que j'ai fait", témoigne Eric D., l'un des co-accusés dans le procès des viols de Mazan
Il est l’un des 50 accusés qui cachent leur visage, chaque jour, pour entrer dans la salle d’audience. Eric D, toutefois, a accepté de livrer son témoignage auprès d'une équipe de France Télévisions. Il raconte comment il a échangé pour la première fois avec Dominique Pelicot, sur un site libertin. Celui-ci lui propose une relation sexuelle avec sa femme endormie, tandis que Dominique Pelicot devait filmer la scène. "Madame est couchée sur le lit, on va dire de dos, puis il commence à me dire, caresse-la, fais ci, fais ça", raconte Eric D.
"Il ne me l’a pas dit suffisamment clairement"
Cet homme affirme qu'il imaginait alors que le sommeil de Gisèle Pelicot "rentrait dans le scénario", que celle-ci "faisait semblant de dormir", et qu'ils "filmaient parce qu’ils regardaient les vidéos après, que ça les excitait". "Du début jusqu’à la fin du rendez-vous, il n’y a rien qui m’a choqué", assure-t-il aujourd'hui. Pourtant, sur les vidéos tournées ce soir-là et diffusées à l’audience, il apparaît clairement que Dominique Pelicot lui demande de chuchoter et de prendre des précautions avec sa femme. "Elle sera endormie… choutée", lui a également écrit par mail l'époux de la victime, juste avant le rendez-vous.
Eric D., pour autant, maintient sa version. "Il ne me l’a pas dit suffisamment clairement pour que j’en prenne conscience", justifie-t-il. Aujourd’hui, il dit avoir pris conscience d’avoir agressé Gisèle Pelicot. "Avec toute l’histoire, on se rend compte de l’horreur qu’elle a dû vivre pendant une dizaine d’années avec cet homme. Et j’ai fait partie de ça. (…) Je ne suis pas fier de ce que j’ai fait", dit-il. Eric D. a été incarcéré pendant un an, avant d’être libéré sous contrôle judiciaire. Il vit aujourd’hui seul avec son fils de 12 ans. Dans cette affaire, il encourt 20 ans de réclusion criminelle pour viols aggravés.
Regardez l'intégralité du reportage dans la vidéo ci-dessus.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.