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Affaire Bettencourt : la justice soupçonne de nouveaux abus de faiblesse

La justice bordelaise vient de demander à des juges d'instruction d'étudier de nouveaux faits d'abus de faiblesse à l'encontre de Liliane Bettencourt, héritière du groupe l'Oréal. Cette saisine s'étend de septembre 2006 à septembre 2011. Elle porte donc sur l'entourage actuel de la richissime octogénaire. Le photographe François-Marie Banier, visé par la précédente enquête, ne serait cette fois pas concerné.
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Les grandes affaires judiciaires ne meurent jamais. C'est la morale - si toutefois il y en a une - que l'on serait tenté de tirer de ce nouveau rebondissement de l'affaire Bettencourt. Une renaissance plutôt, vu que cette bruyante histoire de gros sous, de riche héritière, de profiteurs cyniques (ou d'amis calomniés), de déchirement mère-fille et de naufrage de la vieillesse s'est effondrée comme un château de cartes après la grande scène de réconciliation entre Liliane Bettencourt et sa fille, Françoise Bettencourt-Meyers. A côté des grands déversements précédents, les procédures qui restaient en cours faisaient figure de ruisseaux judiciaires.

Mais la justice bordelaise vient de lancer la “saison 2” de cette série qui relègue les telenovelas au rang d'aimables comptines. Le parquet de Bordeaux vient en effet de saisir des juges d'instruction afin qu'ils étudient de nouveaux faits d'abus de faiblesse à l'encontre de la riche octogénaire.

Le maigre communiqué des magistrats ne donne aucun nom de personnes visées, mais précise que la saisine concerne des faits s'étendant entre septembre 2006 et septembre 2011. C'est à dire que la justice soupçonne que les abus de faiblesse se poursuivent jusqu'à aujourd'hui.

Banier hors de cause ?

Cette fourchette chronologique pourrait viser l'actuel protecteur de l'héritière de l'Oréal, Me Pascal Wihelm. Françoise Bettencourt-Meyers avait renouvelé contre lui ses accusations d'abus de faiblesse, notamment à cause de certains investissements. A contrario, le photographe François-Marie Banier semble hors de cause. L'accord de réconciliation mère-fille impliquait qu'il soit définitivement banni de l'entourage de la vieille dame et de fait, il n'est plus apparu depuis plusieurs mois. En échange de quoi, il n'a pas été poursuivi.

Toujours en relation avec les multiples épisodes de l'affaire Bettencourt, le procureur de Nanterre Philippe Courroye a été convoqué en vue d'une mise en examen dans une enquête pour violation des sources de journalistes du Monde. Me Metzner, l'avocat de Françoise Bettencourt-Meyers, espère faire annuler la procédure de Nanterre par la Cour de cassation. Par ailleurs, le juge des tutelles de Courbevoie doit se prononcer mardi sur une éventuelle mise sous tutelle de Liliane Bettencourt.

Grégoire Lecalot, avec agences

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