" C'est la dernière fois que je parle à la presse " ,explique Claire Thibout au journal Le Monde . Dans une interview, elle évoqueles moments difficiles par lesquels elle est passée.En juillet 2010, l'ancienne comptable desBettencourt avait révélé la demande de 150.000 euros en liquide que lui avaitfaite l'homme de confiance de la milliardaire, Patrice de Maistre. Une sommeréclamée en 2007 qui aurait été destinée à Éric Woerth, alors trésorier decampagne de Nicolas Sarkozy. Ces déclarations ont abouti, au final, àl'audition ce jeudi par le juge Gentil de l'ancien président de la République." La déchéance de Courroye me ravit " Alorsque l'enquête était dirigée par l'ex-procureur de Nanterre Philippe Courroye,Claire Thibout a subi plusieurs séances de garde à vue. Elle évoque d'ailleursl'ancien procureur : "Seule la déchéance de Courroye (muté contre son gré) me ravit, caril m'a fait vivre des moments épouvantables qui me marqueront pour toujours. Ils'est comporté comme un voyou, prêt à tout pour me faire revenir sur mespropos, pas comme un magistrat " .Car pour les reste,l'ancienne comptable explique au Monde vivre des moments très difficiles. Ellene va " pas très bien " , sa famille non plus, elle est au chômage et ades soucis d'argent : " Quand je me présente, c'est au nom de mon mari, pasde Thibout, mais ça ne suffit pas. Récemment encore, un employeur potentiel a découvertque j'avais travaillé chez les Bettencourt. Et je n'ai plus eu de nouvelles " ." Tout ça a plombé des années de ma vie " Claire Thibout expliquequ'elle se* " contrefiche de Sarkozy, de Woerth ou de l'UMP " , et se voitcomme "une martienne dans cette histoire (...) Bien sûr, si Sarkozy a fauté,c'est normal qu'il paye, mais moi (...) je vois surtout que tout ça a plombédes années de ma vie* ".Si c'était à refaire,Claire Thibout explique qu'elle aurait sans doute hésité. " Pourtant je n'aifait que dire la vérité. Alors oui avec le recul je le regrette parcequ'ils ont flingué la vie ", conclut-elle.