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Violences urbaines : "Il n'y a pas de raison pour que cela ne recommence pas", craint le maire de L'Haÿ-les-Roses

Après l'attaque à la voiture-bélier de son domicile dans la nuit de samedi à dimanche, le maire de L'Haÿ-les-Roses estime ce mardi qu'une réponse d'abord sécuritaire est "le chemin qu'il faut explorer".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Vincent Jeanbrun, le maire de L'Haÿ-les-Roses, le 3 juillet 2023. (YOAN VALAT / EPA)

"Les ingrédients sont toujours là et donc si les ingrédients sont là, il n'y a pas de raison pour que cela ne recommence pas", craint le maire LR de L'Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne) Vincent Jeanbrun mardi 4 juillet sur franceinfo, au lendemain d'une journée marquée par de nombreux rassemblements à travers la France pour le soutenir, lui qui a été victime d'une attaque à la voiture-bélier contre son domicile dans la nuit du samedi 1er au dimanche 2 juillet."Que d’autres partagent notre peine, ça fait du bien", a-t-il réagi, alors qu'il s'apprête à être reçu dans la matinée du mardi 4 juillet par Emmanuel Macron en compagnie des maires de quelque 220 communes "victimes d'exactions".

>> Attaque contre le domicile du maire de L'Haÿ-les-Roses : de nombreux rassemblements de soutien devant les mairies

franceinfo : Comment vont votre femme et vos enfants ?

Vincent Jeanbrun : Ma femme est censée sortir de l'hôpital aujourd'hui. On va pouvoir commencer le travail de réparation, de reconstruction, de guérison et on va avancer chaque jour pour essayer de retrouver une vie normale.

Quel est votre état d'esprit après toutes les marques de soutien que vous avez reçues ?

Ça fait du bien, il y a certes le soutien des personnalités, mais il y a surtout le soutien extrêmement nombreux des citoyens, des gens à la fois anonymes et en même temps dont le soutien est extrêmement précieux. On voit bien que cette attaque a choqué, a meurtri tout le monde. Savoir que d'autres partagent notre peine, notre souffrance, compte et fait du bien. Ainsi, l'idée de se dire que ça peut éventuellement créer un sursaut, créer un réveil républicain, ça rend presque ce malheur un peu moins grave s'il y a un débouché positif pour notre pays, pour notre société, pour les femmes et les hommes qui disent ne plus en pouvoir, que ça suffit.

Qu'attendez-vous de votre rencontre avec Emmanuel Macron ?

J'ai eu l'occasion de m'entretenir déjà hier avec le président de la République quand j'étais dans la chambre d'hôpital de mon épouse. On a eu un échange très direct, très franc, très sincère et je l'en remercie d'avoir pris la peine de nous appeler.

"Au-delà de l'émotion de l'instant et de notre cas personnel, il va falloir qu'on trouve des solutions"

Vincent Jeanbrun, maire de L'Haÿ-les-Roses

à franceinfo

Les ingrédients sont toujours là et donc si les ingrédients sont là, il n'y a pas de raison pour que cela ne recommence pas. Pour beaucoup de Français, c'est donc un stress immense. Pour mon cas personnel, mes enfants et mon épouse se posent la question de savoir s'ils sont vraiment à l'abri, car cela peut peut-être recommencer demain matin.

Emmanuel Macron s'est rendu lundi soir dans un commissariat du 17e arrondissement et entend maintenir une présence policière "massive" sur le terrain pour conforter le retour au calme. Est-ce que cette présence policière peut s'inscrire dans le temps ?

Tout d'abord, cette présence policière doit se faire aussi longtemps que nécessaire par rapport à la menace. Mais la deuxième réponse, c'est aussi longtemps que nos forces de l'ordre pourront supporter. Parce qu'en réalité, on tire sur la corde depuis tellement longtemps sur nos policiers, nos gendarmes qui sont déplacés d'un cycle de violence à l'autre. C'est le meilleur moyen de faire en sorte que ceux qui décident de quitter le champ de la République pour devenir des ennemis puissent être vraiment mis hors d'état de nuire. Par conséquent, cela passera par la mobilisation de la police sur le terrain, mais également par une justice plus efficace. Et je vois bien qu'il y a une désespérance des policiers sur le terrain qui nous disent qu'ils ont l'impression de faire leur boulot, mais que les bandits ressortent instantanément. Ce n'est plus possible.

>> Violences urbaines : quelles sont les premières condamnations prononcées par la justice ?

Cela passera donc pas une réponse d'abord sécuritaire ?

Oui, c'est pour moi le chemin qu'il faut explorer. Devant chez moi, des policiers ont passé la nuit à surveiller mon domicile. Il faut une sacrée abnégation pour cela et croire justement, dans les valeurs de la République, il faut croire dans tous les symboles de notre belle devise et de notre beau drapeau. Or, nos forces de l'ordre ont l'impression d'être de la chair à canon et on ne leur donne pas toute la reconnaissance qu'elles méritent. C'est aussi un pas très important à faire dans les prochains jours.

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