Accusé de triple meurtre et de deux tentatives d'homicides, le procès en appel de Joachim Toro s'ouvre à Carcassonne
Lors du premier procès, qui s'est tenu en 2016 à Perpignan, Joachim Toro avait été condamné à 30 ans de réclusion criminelle. Il s’était montré incapable d’expliquer son coup de folie, plaidant l’amnésie.
Ce nouveau procès, qui s'ouvre vendredi 21 septembre, est une "épreuve inutile" pour les parties civiles, rapporte France Bleu Roussillon. Devant la cour d'assises de l'Aude, à Carcassonne, Joachim Toro va devoir répondre d'un triple meurtre et de deux tentatives d'homicide qui ont eu lieu le 3 mars 2011 dans les rues de Rivesaltes. Jugé en 2016 à Perpignan, l'homme âgé de 85 ans avait été condamné à 30 ans de réclusion criminelle, plaidant l'amnésie.
Des parties civiles déçues
"Jamais il n’aurait dû faire appel", s’étrangle Andrée, la mère de Jean-Luc Joffre, l'un des employés municipaux abattus. "Nous n’attendons rien de ce procès", confirme maître Philippe Capsié, l’un des avocats des parties civiles, qui ajoute : "Nous savons que nous n’aurons jamais d’explications." Pour un autre avocat des parties civiles, il est "le pire criminel qu’ait connu les Pyrénées-Orientales".
Incapable d'expliquer son coup de folie, le plombier à la retraite est accusé d'avoir blessé deux jeunes femmes avec un fusil de chasse, avant d'abattre trois hommes en pleine rue. Les victimes sont un retraité de 72 ans et deux employés municipaux de 36 et 42 ans. Joachim Toro a ensuite tenté, en vain, de se donner la mort en se tirant un coup de fusil sous le menton. Il en est resté à jamais défiguré.
Le premier procès n’a pas permis de faire toute la lumière sur les faits.
Béranger Tourné
avocat de Joachim Toroà France Bleu Roussillon
L’affaire du triple meurtre en cache en effet une autre, selon maître Béranger Tourné, l’avocat de l’accusé. L’une des jeunes femmes blessées par Joachim Toro n’était pas une inconnue pour lui. Âgée de 29 ans à l’époque des faits, elle entretenait depuis plusieurs années une relation trouble avec le vieil homme, lui accordant des faveurs sexuelles en échange d’argent.
Selon Joachim Toro, cette relation aurait dégénéré lorsque la jeune femme, avec la complicité de sa cousine, aurait commencé à exercer un chantage. "Il est établi que près de 400 000 euros ont été extorqués à mon client", affirme maître Tourné. L'avocat précise que "la veille des faits, elles sont venues à trois reprises lui quémander de l’argent et l’ont harcelé au téléphone jusqu’à 2 heures du matin. Le matin des faits, elles sont encore revenues à la charge".
Dans cette affaire, Joachim Toro a porté plainte. Une information judiciaire a été ouverte pour "escroquerie et extorsion de fonds". Cette procédure est toujours en cours et n’a pas encore fait l’objet d’un procès. "Il est impossible de juger Joachim Toro tant que cette première affaire n’a pas été jugée", estime maître Tourné, qui va donc déposer une demande de renvoi dès l’ouverture de l’audience ce vendredi à Carcassonne.
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