Témoignage : éborgnée par une grenade de police
Le 16 mai 2007, Maud Carretta alors étudiante a perdu un œil en marge d'une manifestation à Grenoble (Isère). Quatre policiers seront jugés en correctionnelle le 8 octobre.
C'est toute une vie qu'il a fallu reconstruire, car il y a dix ans, le 16 mai 2007, Maud Carretta a eu le tort de se trouver au mauvais endroit, au mauvais moment à Grenoble (Isère). En marge d'une manifestation à laquelle elle ne participe pas, elle s'écroule. Un éclat de grenade de désencerclement lancée par un policier l'a touché au visage. "Je me rends compte immédiatement que j'ai énormément de sang, que j'ai très mal à la tête", se souvient-elle. Elle se rend vite compte qu'elle ne voit pas, mais s'accroche à un espoir. Malheureusement, "dans les quinze jours directement d'hospitalisation ils m'ont dit 'vous ne verrez plus avec votre œil'".
"Dans le chemin de l'acceptation, la reconnaissance sera importante"
Elle commence alors une très longue épreuve médicale faite de dix opérations. Elle tente aussi de faire reconnaître la responsabilité du policier auprès de la justice. Selon son avocat, les fonctionnaires ont commis une faute en lançant la grenade. Les avocats des policiers n'ont pas souhaité s'exprimer, ils affirment avoir respecté le règlement et qu'il s'agit d'un accident. Maud Carretta attend aujourd'hui d'être reconnue comme victime. "Dans le chemin de l'acceptation, la reconnaissance sera importante", explique-t-elle. Quatre policiers seront jugés en correctionnelle le 8 octobre prochain.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.