Le défi Facebook "A l'eau ou au resto" en trois questions
Un jeune de 19 ans est mort noyé dans le Morbihan, jeudi 12 juin, après avoir relevé ce défi. Il consiste à se jeter à l'eau et à filmer la scène, sous peine de payer un repas à la personne qui a lancé le défi.
Le jeu s'est transformé en drame. Un jeune de 19 ans est mort noyé, jeudi 12 juin à Béganne (Morbihan). Il participait au défi Facebook "A l'eau ou au resto". Le jeune homme s'était attaché la cheville à son vélo et a coulé avec lui. Un deuxième l'a imité, mais sans s'attacher. Il a donc pu regagner la rive alors qu'un troisième filmait. Le 1er juin, un jeune homme de 21 ans s'est grièvement blessé dans le Pas-de-Calais après avoir participé au même défi : il a plongé dans un endroit trop peu profond.
Francetv info revient sur ce défi qui remporte un succès croissant.
1 En quoi consiste ce défi ?
L'objectif du défi est de se jeter à l'eau souvent déguisé ou muni d'un accessoire. Si le défi n'est pas relevé, il faut alors payer un restaurant à celui qui le lance. Concrètement, une personne qui se jette à l'eau doit filmer la scène puis la poster sur Facebook. Ensuite, le challenger "'nomine' trois personnes sur le réseau social qui doivent suivre son exemple dans les 48 heures", explique Le Figaro. "Dans le cas où les nominés se défilent, c’est au restaurant qu’ils paieront la note", poursuit le quotidien.
2Quel en est l'ampleur ?
Ce défi est né aux Etats-Unis avant de gagner la France. C'est la famille Leroux dans le Nord-Pas-de-Calais qui a initié le jeu dans l'Hexagone, puis a créé une page "Les fous du défi" sur Facebook, détaille Le Figaro. Cette page comptabilise aujourd'hui 8 000 membres. Ces défis rencontrent un tel succès que les émissions de télévision relaient ces vidéos tels des bêtisiers, raconte Metronews.
Après un premier accident grave à Wimereux (Pas-de-Calais), le 1er juin, les autorités ont commencé à s'inquiéter de l'ampleur du défi. "Même si cela part parfois d’un bon sentiment, il y a des risques de noyade, d’accident, de dérapages", a déclaré Franck Dehay, le porte-parole de la direction générale de la police nationale (DGPN), rapporte France 3 Nord-Pas-de-Calais. La DGPN invite les jeunes "à ne pas se laisser influencer".
3 Quelle est la position des initiateurs ?
Sabrine Leroux, administrateur de la page "Les fous du défi", se dédouane de toute responsabilité en cas d'accident, dans une interview donnée le 9 juin au Plus du Nouvel Observateur.
Revenant sur l'accident à Wimereux, l'initiatrice de l'évènement rétorque : "Je ne me sens pas responsable. Ça aurait pu arriver à n’importe qui, n’importe quand. Pas besoin de relever un défi pour avoir un tel accident." Elle revendique le côté ludique de ces défis : "Je crois que les gens prennent un vrai plaisir à se déguiser et à faire partager leurs prestations sur Facebook. Nous n’obligeons ou ne faisons de mal à personne. Tout ceci est un simple jeu."
Pour contrer cette image controversée, ces défis sont également organisés au profit d'associations caritatives. Cela a notamment été le cas à Calais le 8 juin, relaie France 3 Nord Pas-de-Calais, au profit de la lutte contre le cancer.
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