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Les précédents crashs aériens volontairement provoqués par le pilote

L'enquête sur le crash de l'Airbus A320 s'accélère, et la thèse de l'accident s'éloigne. Le pilote aurait volontairement précipité l'avion contre la montagne. Ce n'est pas une première dans l'histoire de l'aviation.

Article rédigé par Tatiana Lissitzky
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des pilotes se préparent au décollage à l'aéroport de Zurich (Suisse), le 12 avril 2013. (MAXPPP)

Le copilote a-t-il entraîné tous les passagers de l'avion dans son suicide ? L'enquête s'est accélérée, jeudi 26 mars, grâce aux informations fournies par la boîte noire retrouvée mardi sur les lieux du crash. Comme l'a indiqué le procureur de la République de Marseille, le copilote de l'A320, enfermé dans le cockpit, a volontairement dirigé l'avion vers le sol. Le drame a fait 150 morts. 

L'enregistrement des sons du cockpit montre qu'après un début de vol habituel, le commandant de bord a quitté le cockpit et s'est retrouvé enfermé dehors, le copilote semblant avoir verrouillé la porte de l'intérieur. Alors que l'enquête se focalise sur la personnalité du copilote, un Allemand de 28 ans, le procureur de Marseille a précisé que"rien ne permettait de dire qu'il s'agissait d'un attentat terroriste", laissant penser qu'il pourrait s'agir d'un suicide. Si cette hypothèse se confirmait, le crash du vol 4U9525 de Germanwings rejoindrait la très courte liste des suicides de pilotes recensés dans l'histoire de l'aéronautique par l'Aviation Safety Network

1994 : le vol 630 de la Royal Air Maroc

Le 21 août 1994, le vol 630 de la Royal Air Maroc, qui doit relier Agadir (Maroc) à Casablanca (Maroc), s'écrase dans les montagnes de l'Atlas, dix minutes seulement après son décollage, avec 44 personnes à bord. L'enquête, basée notamment sur les dernières paroles de la copilote, qui s'étonnait des manœuvres non conformes du commandant de bord, permet de conclure à un suicide. Le pilote lui aurait répondu : "Mourir, mourir..."

1997 : le vol 185 de SilkAir 

Le 19 décembre 1997, le vol 185 de la compagnie singapourienne SilkAir, qui relie Jakarta à Singapour, s'écrase une demi-heure après son décollage, dans une rivière de l'île de Sumatra, en Indonésie. Les 97 passagers et sept membres d'équipage périssent dans l'accident. Malgré des boîtes noires inutilisables, le bureau d'enquête américain conclut au suicide. Le commandant de bord aurait délibérément éteint les enregistreurs de vol avant d'entraîner l'avion dans une chute brutale. Après le crash, la presse révélera que le commandant venait de faire l'objet d'une sanction disciplinaire, qu'il avait été rétrogradé, et qu'il croulait sous les dettes. 

1999 : le vol 990 d'Egyptair 

En octobre 1999, le vol 990 de la compagnie Egyptair, un Boeing 767, s'abîme dans l'océan Atlantique peu après son décollage de New York à destination du Caire, avec 217 personnes à bord.

L'agence américaine de la sécurité dans les transports (NTSB) conclut à un suicide du copilote. Lenquête et l'analyse des boîtes noires montrent qu'il s'est retrouvé seul aux commandes pendant une pause du commandant de bord, alors que l'avion venait d'atteindre sa vitesse de croisière. Selon l'enregistreur des conversations, il a alors prononcé une courte prière : "Maintenant, j'ai pris ma décision. Je m'en remets à Dieu." Immédiatement après, il a désengagé le pilote automatique avant de faire plonger l'avion en piqué vers le sol. 

2013 : le vol 470 de Mozambique Airlines

En 2013, le vol 470 de Mozambique Airlines s'écrase dans le désert de Namibie, tuant sur le coup les trente-trois personnes à bord. Les boîtes noires révèlent que lors de la descente de l'avion vers le sol, le commandant de bord s'est enfermé seul dans le cockpit, tandis que son copilote le suppliait d'ouvrir en frappant contre la porte, relate RFI

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