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Crash dans les Alpes : le copilote a caché qu'il était en arrêt maladie le jour de l'accident

Andreas Lubitz a traversé "un épisode dépressif lourd" en 2009, selon "Bild", et était suivi depuis pour cette maladie.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Andreas Lubitz posant devant le Golden Gate Bridge, à San Francisco (Californie, Etats-Unis), à une date indéterminée. (AFP)

Des révélations qui accréditent la thèse d'un acte suicidaire de la part d'un homme qui avait des antécédents psychiatriques. Le copilote de l'Airbus A320 de Germanwings, Andreas Lubitz, a souffert d'une grave dépression il y a six ans et était régulièrement suivi médicalement depuis. C'est ce que révèle, vendredi 27 mars, le quotidien allemand Bild (article en allemand et payant), qui a eu accès à des documents officiels.

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Par ailleurs, le parquet de Düsseldorf a annoncé, vendredi midi, avoir trouvé des documents accablants au domicile du copilote. Des perquisitions ont été menées jeudi aux deux domiciles d'Andreas Lubitz, à Düsseldorf  et à Montabaur, une petite ville entre Francfort et Düsseldorf, où il vivait une partie du temps chez ses parents. Voici ce que l'on sait de l'état de santé du pilote allemand et des derniers éléments de l'enquête.

Lubitz était en arrêt maladie le jour de l'accident

Le copilote de l'Airbus A320 a caché qu'il faisait l'objet d'un arrêt maladie le jour de l'accident, annonce le parquet de Düsseldorf. Les enquêteurs ont retrouvé chez lui des formulaires d'"arrêts maladie détaillés, déchirés". Il n'aurait donc jamais dû faire partie de l'équipage de l'A320 le 24 mars 2015.

"Le fait que des certificats d'incapacité de travail, parmi d'autres choses, qui ont été déchirés, qui étaient récents et même datés pour le jour des faits appuient l'hypothèse qu'il a caché sa maladie à son employeur et à ses collègues de travail", explique le parquet de Düsseldorf, qui ne précise pas, néanmoins, la nature de sa pathologie. Les documents retrouvés attestent d'une "maladie existante et de traitements médicaux correspondants", selon les procureurs allemands.

En revanche, aucune lettre d'adieux ou courrier annonçant un acte prémédité n'a été découvert.

Un dossier médical connu par la Lufthansa

Le copilote a traversé "un épisode dépressif lourd" en 2009. Il avait suivi un traitement psychiatrique, affirme le journal, qui a pu consulter des documents de l'autorité allemande de supervision du transport aérien (Luftfahrt-Bundesamt, LBA). Et Bild affirme que ces informations ont été transmises par la Lufthansa, maison mère de Germanwings, à la LBA.

Le patron de la compagnie aérienne allemande, Carsten Spohr, a indiqué, jeudi, qu'Andreas Lubitz avait interrompu sa formation de pilote entamée en 2008 "pendant un certain temps", sans fournir plus d'explications. Il avait ensuite repris et achevé normalement sa formation, avant de commencer à piloter les Airbus A320 en 2013.

Dépression et crises d'angoisse en 2009, un suivi "médical régulier et spécial"

Selon Bild, à l'époque où sa formation a été interrompue, Andreas Lubitz souffrait alors "de dépressions et de crises d'angoisse", "des attaques de peur-panique". A cette époque, il avait dû interrompre sa formation et il avait été placé en établissement psychiatrique, rapporte Europe 1. "Pendant cette formation, il avait été noté à plusieurs reprises qu’il était incapable de voler car trop faible psychologiquement", poursuit le site de la radio. Lors de son stage en Arizona (obligatoire pour les futurs pilotes de la Lufthansa), les Américains ont estimé qu'il était inapte au vol. 

Conséquence : l'Allemand avait finalement obtenu sa licence de pilote, mais avec son dossier portait la mention "SIC", un acronyme qui signifie "suivi médical régulier et spécial". Une recommandation de la LBA. La presse allemande indique également que le centre médical de la Lufthansa confirme ces informations, évoquant unpisode dépressif profond, mais décroissant" en 2009. 

Une déception amoureuse ?

Un proche d'Andreas Lubitz a confirmé ces épisodes dépressifs auprès d'Europe 1. "Ici [dans sa ville natale de Montabaur], on sait que l'année dernière, il avait fait une dépression. Mais je ne connais pas la raison exacte. Je sais juste qu'il s'est passé quelque chose et qu'il a été suspendu", explique ce proche. "A un moment donné, il a reçu la nouvelle comme quoi, puisqu'il était dépressif, il ne pouvait pas voler, il ne pouvait pas exercer son métier." Une autre amie du copilote évoque auprès de Bild "une grave crise personnelle liée à la situation du couple" qu'il formait avec sa compagne. Des témoignages que l'enquête devra confirmer.

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