"Je suis de tout cœur avec ces parents qui ne verront plus leurs enfants" : le village de Saint-Féliu-d’Avall rend hommage aux victimes de la collision de Millas
Après la collision mortelle à Millas, survenue jeudi entre un car scolaire et un TER, le village de Saint-Féliu-d’Avall a rendu un premier hommage aux disparus lors d'une messe organisée vendredi soir.
Le village de Saint-Féliu-d’Avall pleure ses enfants. C'est dans cette commune, située à une vingtaine de km de Perpignan, qu'habitaient la plupart des victimes de la collision, survenue jeudi 14 décembre à un passage à niveau à Millas, entre un bus scolaire et le TER dans laquelle cinq collégiens ont trouvé la mort.
Vendredi soir, une messe en hommage aux disparus a été célébrée dans le village en deuil. Devant l'école primaire, un groupe d'enseignant soutient une femme en sanglots. Sur le parvis de l'église, Isabelle et Sonia, deux mamans, se prennent dans les bras. Leurs fils respectifs ont perdu trois de leurs meilleurs amis dans la collision. "Ils sont tout petits. Depuis la maternelle, ils ont fait l'école ensemble avec les miens, je les ai eus à la maison, témoigne l'une d'elle, des sanglots dans la voix. Donc, je suis de tout cœur avec ces parents qui ne verront plus leurs enfants."
Le fils de Sonia et celui d'Isabelle ne sont pas venus à la veillée, ils ne veulent plus parler de l'accident qui a emporté leurs camarades. "Pour l'instant, ils sont effondrés parce qu'ils doivent digérer le fait de ne plus les revoir, explique l'autre mère de famille. Ils en parleraient certainement, comme des copains qui devaient se retrouver pour l'arbre de Noël dimanche, pour mettre un bonnet du Père Noël, pour fêter le dernier jour de classe avant les vacances... "
Il va falloir énormément de temps pour ne plus avoir le ventre serré quand un bus va passer dans le village.
Une habitante de Saint-Féliu-d'Avallà franceinfo
A la sortie de la messe, certains signent le registre de condoléances. Mine grave, yeux rougis, un groupe d'adolescents s'étreint. Tony, 16 ans, vient d'apprendre que son voisin n'a pas survécu à la collision. "Je le connaissais depuis très jeune. On a vécu beaucoup de bons moments ensemble. On était très proche, presque tous les jours ensemble. Et là, quand j'apprends qu'il est décédé, c'est une grande émotion", dit l'adolescent qui a du mal à trouver les mots.
Un long travail de deuil
Dans la petite commune de 2 600 habitants, tout le monde semble connaitre une famille endeuillée. Beaucoup estiment que le temps n'est pas à la polémique, que l'enquête déterminera les responsabilités, qu’il faut se concentrer sur l'hommage aux jeunes disparus. Benoit De Roeck, le curé de la paroisse, les connaissaient bien : "Je connais leurs visages, je connais leurs sourires, j'ai vécu des beaux moments avec eux : baptêmes, première communion."
Le chagrin, il s'apaisera avec le temps, quand on aura fait notre travail de deuil, quand on aura apprivoisé ce qui nous arrive.
Benoit De Roeck, curé de la paroisseà franceinfo
Une nouvelle veillée est prévue dimanche soir à l'église de Saint-Féliu-d’Avall. La mairie continuera elle à accueillir tout le week-end une cellule psychologique pour soutenir les familles qui en ont besoin.
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