Collision à Millas : trois familles endeuillées vont se constituer partie civile "pour avoir accès au dossier"
Les familles veulent savoir où en est l'enquête et demander, si nécessaire, des investigations complémentaires.
Se regrouper pour mieux se faire entendre. Trois des six familles endeuillées après la collision la semaine dernière entre un car scolaire et un train à Millas (Pyrénées-Orientales) vont se constituer partie civile, mardi à Marseille, a indiqué samedi 23 décembre leur avocate, Jehanne Collard, spécialisée dans la défense des victimes de la route. Pour les familles, l'objectif est "d'avoir accès au dossier et, éventuellement, demander des investigations complémentaires", a déclaré l'avocate.
"Par exemple, si c'est vraiment la conductrice du car [qui est responsable du drame] – je mets ça au conditionnel – et qu'elle était vraiment sous l'empire d'antidépresseurs, d'anxiolytiques, je pense que le patron de sa boîte porte une responsabilité. Je pense qu'il faut creuser ça, a dit l'avocate. Il faut voir exactement ce qu'il y a dans le dossier et éventuellement, si le juge ne le fait pas, demander des investigations complémentaires."
La version de la conductrice contredite
L'enquête sur la collision sur un passage à niveau qui a fait, le 14 décembre, six morts et plusieurs blessés, a été confiée à deux magistrats instructeurs du pôle accidents collectifs de Marseille. Pour certains blessés, le pronostic vital est toujours engagé.
Il faut "que les responsabilités soient établies et que [les familles] sachent pourquoi leur enfant est mort", a souligné l'avocate. Ses clients sont "désespérés" et s'interrogent sur les responsabilités de la conductrice, qui a été laissée en liberté. Cette dernière, blessée dans l'accident et placée sous contrôle judiciaire, soutient que la barrière était levée quand elle s'est engagée sur les voies. Mais des "constatations matérielles" et des témoignages contredisent cette version.
Une lettre pour Brigitte Macron
Les trois familles ont aussi "le sentiment d'avoir été abandonnées" lors du drame, a également révélé l'avocate. Car "il n'y a pas eu de prise en charge. On les a laissées des heures entières dans une salle sans leur expliquer quoi que ce soit." Ils pointent des dysfonctionnements dans la gestion de la situation : "C'est vrai qu'il y avait des problèmes d'identification [des victimes]. Mais on pouvait au moins leur expliquer pourquoi ils étaient là, parqués."
Les familles veulent écrire à Brigitte Macron et à la déléguée interministérielle à l'aide aux victimes pour "éventuellement faire des propositions concrètes" afin que, dans l'avenir, "les choses ne se passent pas de cette manière-là".
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