Cet article date de plus de treize ans.

43 heures de garde à vue... pour rien

Information France Info : deux frères de 18 et 19 ans, Nicolas et Raphaël, viennent de porter plainte contre des policiers du commissariat de Gagny en Seine-Saint-Denis. Plainte pour violences physiques et psychologiques. Ils auraient passé 43 heures en garde à vue, le week-end dernier, avant d'en ressortir sans convocation, ni poursuite, mais plein d'ecchymoses... _ Une affaire, alors que la pratique de la garde-à-vue à la française est de plus en plus critiquée.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (Radio France © France Info)

Samedi dernier, en partant à une soirée en boîte, un jeune homme se fait arrêter puis est conduit au commissariat de Gagny pour un contrôle d'alcoolémie. Inquiets, se demandant quand il sortira, copains et copines se rejoignent devant l'hôtel de police. Ils sont une quinzaine. Et, ça dégénère.
_ Selon la plainte déposée, un policier demande à un jeune homme de 19 ans de dégager, le frappe au ventre, et l'entraîne à l'intérieur du commissariat. Son frère tente alors tente de s'interposer. Il est plaqué au sol et finit en cellule lui aussi. Dehors, les agents utilisent des gaz lacrymogènes. Dedans, Nicolas Bénazet, l'un des gardés à vue, va passer 43 heures en cellule.

Encore sous le choc, il dénonce : "J'ai été giflé à trois reprises. Et durant ma garde à vue, un policier est entré dans ma cellule, il était suivi de cinq collègues. Il m'a dit : je n'ai plus d'arme, plus de matraque, plus de plaque. Et que si je voulais le frapper, il ne fallait pas que je le loupe, parce que moi, il ne me louperait pas. J'ai eu peur, j'ai vraiment cru qu'il allait me frapper".

Nicolas ne répond donc pas à l'intimidation. 43 heures plus tard, lui et son frère ressortent, sans aucune convocation judiciaire, aucune poursuite. Après avoir fait constater médicalement traces et ecchymoses, une plainte a donc été déposée pour violences commises par des personnes dépositaires de l'autorité publique.

Franck Cognard

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.