43 heures de garde à vue... pour rien
Samedi dernier, en partant à une soirée en boîte, un jeune homme se fait arrêter puis est conduit au commissariat de Gagny pour un contrôle d'alcoolémie. Inquiets, se demandant quand il sortira, copains et copines se rejoignent devant l'hôtel de police. Ils sont une quinzaine. Et, ça dégénère.
_ Selon la plainte déposée, un policier demande à un jeune homme de 19 ans de dégager, le frappe au ventre, et l'entraîne à l'intérieur du commissariat. Son frère tente alors tente de s'interposer. Il est plaqué au sol et finit en cellule lui aussi. Dehors, les agents utilisent des gaz lacrymogènes. Dedans, Nicolas Bénazet, l'un des gardés à vue, va passer 43 heures en cellule.
Encore sous le choc, il dénonce : "J'ai été giflé à trois reprises. Et durant ma garde à vue, un policier est entré dans ma cellule, il était suivi de cinq collègues. Il m'a dit : je n'ai plus d'arme, plus de matraque, plus de plaque. Et que si je voulais le frapper, il ne fallait pas que je le loupe, parce que moi, il ne me louperait pas. J'ai eu peur, j'ai vraiment cru qu'il allait me frapper".
Nicolas ne répond donc pas à l'intimidation. 43 heures plus tard, lui et son frère ressortent, sans aucune convocation judiciaire, aucune poursuite. Après avoir fait constater médicalement traces et ecchymoses, une plainte a donc été déposée pour violences commises par des personnes dépositaires de l'autorité publique.
Franck Cognard
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