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Le Sénat a "montré une remarquable capacité de résistance" à ceux qui voulaient le supprimer

Les grands électeurs votent dimanche pour renouveler 171 des 248 sénateurs. Bruno Cautrès, politologue et chercheur au CEVIPOF, rappelle sur franceinfo l'importance de la Haute Assemblée qui tempère, selon lui, "les ardeurs réformatrices" du gouvernement.

Article rédigé par franceinfo
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L'hémicycle du Sénat. (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

Les grands électeurs votent dimanche 24 septembre pour renouveler 171 des 348 sénateurs, alors que la Haute Assemblée reste très contestée. Mais le Sénat a montré "une remarquable capacité de résistance aux multiples projets de le réformer ou de le détruire" , explique, dimanche sur franceinfo, Bruno Cautrès, politologue et chercheur au CEVIPOF.

>> DIRECT. Sénatoriales : les grands électeurs aux urnes pour renouveler la moitié de la Haute Assemblée

franceinfo : Le Sénat serait-il le placard doré de la République ?

Bruno Cautrès : C'est une critique faite très souvent au Sénat. Lionel Jospin le qualifiait, en 1998, d'anomalie démocratique et Ségolène Royal d'anachronisme démocratique. Mais il est toujours là. Il a montré une remarquable capacité de résistance aux multiples projets, soit de le réformer, soit de le détruire. Léon Blum, en 1920, avait le projet de le supprimer. Le premier projet de Constitution sous la IV République en 1946 voulait aussi supprimer le Sénat. Et il est toujours là.

Emmanuel Macron veut, lui aussi, le réformer et dit qu'il veut accélérer le processus législatif. Est-ce que les sénateurs ralentissent ce processus ?

Ceux qui sont favorables au Sénat et les sénateurs eux-mêmes disent que le Sénat permet un examen plus apaisé des projets de loi. Le Sénat prendrait son temps, le fameux "train des sénateurs". Il serait aussi d'après eux le lieu où l'on dépasse les divisions politiques, parce qu'il représente les territoires et l'ancrage local des politiques publiques au plus près des citoyens. Des arguments fréquemment évoqués par les sénateurs pour expliquer que l’on a besoin de la Chambre haute pour équilibrer avec l'Assemblée nationale.

Et dans la réalité ?

Le Sénat montre régulièrement son apport. Deux tiers des amendements proposés par le Sénat ont été ensuite incorporés dans les projets de loi de l'Assemblée nationale. Le Sénat participe à la fabrication de la loi mais aussi au contrôle des politiques publiques. On a vu très souvent le Sénat sous la Ve République tempérer les ardeurs réformatrices du gouvernement. C'est une Chambre haute qui existe dans toutes les démocraties où on considère qu'il faut des mécanismes pour contrebalancer une affluence trop importante de la majorité à l'Assemblée nationale.

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