Elections sénatoriales : La République en marche n'a pas "un véritable ancrage" au Sénat, les perspectives sont donc "peu enthousiastes"
Le politologue Patrick Lafarge a expliqué, vendredi sur franceinfo, que La République en marche ne bénéficie pas d'un véritable ancrage au Sénat et chez les grands électeurs pour pouvoir bénéficier du "premier ou deuxième groupe" au Palais du Luxembourg.
"Sur les 30 sénateurs du groupe En Marche au Sénat, 28 viennent du Parti socialiste", a expliqué, vendredi 22 septembre sur franceinfo, Patrick Lafarge, politologue, spécialiste de la carte électorale. Alors que les élections sénatoriales ont lieu dimanche 24 septembre, les perspectives pour le groupe En Marche au Sénat ne sont pas réjouissantes. Les maires, conseillers départementaux et régionaux, sont appelés à voter pour renouveler la moitié su Sénat. Cela représente 171 sénateurs sur un total de 348.
franceinfo : Que faut-il surveiller dans ces élections ?
Patrick Lafarge : Il va falloir regarder les scores du groupe En Marche constitué au mois de juillet. Il se retrouve dans une position un peu compliquée. On n'a pas d'éléments référents antérieurs, on a des sondages extrêmement négatifs et des retours de maires qui sont un peu dubitatifs sur toute une pléthore de réformes annoncées.
Le problème n'est-il pas dû au manque d'ancrage de La République en marche ?
Oui et non, parce que La République en marche est neuve. Le problème, c'est que sur les 30 sénateurs du groupe En Marche au Sénat, 28 viennent du Parti socialiste. Cela veut dire qu'ils n'ont pas un véritable ancrage. Le groupe ne s'est pas constitué, mais ils ont fait des petits hold-up dans les partis politiques qui sont autour. Dans nos sénateurs sortant, on en a beaucoup qui viennent du Parti socialiste, qui ont un passé électoral et donc un ancrage. Sur les 29 sénateurs sortants d'En Marche, 13 ne se représentent pas. Les perspectives d'avoir En Marche au premier ou deuxième groupe me paraissent donc un peu enthousiaste.
Est-ce que cela peut avoir une incidence sur la politique d'Emmanuel Macron ?
Il est clair qu'en tant que première élection post-présidentielle, cela a un impact dans tout ce qui est l'Etat, ce qui tourne autour de l'Etat puisque c'est le tout petit échelon de l'Etat qui vote. 95% des grands électeurs viennent des conseils municipaux, cela veut donc dire que c'est la France qui va voter dimanche.
Certaines mesures, comme les contrats aidés, ne vont-elles pas refroidir certains grands électeurs ?
Vous en avez pléthore. Vous interrogez des maires, la première des choses qu'ils vous disent : "Rien n'a changé." Ils se prennent tous les 15 jours des nouvelles normes administratives. Cela leur fait un travail monstrueux et ils n'ont plus les moyens. Avec le regroupement des communautés de communes autour d'une grosse ville centrale, ils ont l'impression de n'avoir à faire que les enterrements et les mariages. Il y a une angoisse.
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