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Réunion de la gauche : "C'était encourageant de voir que nous pouvons travailler ensemble sur le fond", estime Eric Piolle

Eric Piolle, maire Europe Ecologie-les Verts de Grenoble insiste sur franceinfo samedi sur la nécessité de "déconfiner" l'élection présidentielle en ouvrant la réflexion aux mouvements citoyens, syndicats et ONG.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Eric Piolle, le 29 août 2020, à Blois. (GUILLAUME SOUVANT / AFP)

"C'était encourageant de voir que nous pouvons travailler ensemble sur le fond", a déclaré samedi 17 avril sur franceinfo Eric Piolle, maire Europe Ecologie-les Verts de Grenoble. Il a participé à la réunion des dirigeants de gauche ce samedi en vue de la présidentielle de 2022. "Nous n'avons jamais été aussi proches sur le fond, donc ça peut faire des propositions concrètes pour les Françaises et les Français", estime le maire de Grenoble. Il insiste sur le "travail sur le fond qu'il faut commencer tout de suite", mais aussi sur la nécessité de "déconfiner" l'élection présidentielle en ouvrant la réflexion aux mouvements citoyens, syndicats et ONG.

franceinfo : Une candidature unique à gauche en 2022, est-ce possible ?

Eric Piolle : C'est possible. Ce matin c'était encourageant de voir sur le fond que nous pouvons travailler ensemble. Nous n'avons jamais été aussi proches sur le fond, donc ça peut faire des propositions concrètes pour les Françaises et les Français. Et puis, on travaille déjà tous ensemble dans de nombreuses villes. Ça a été le cas à Grenoble dès 2014 et en 2020 dans d'autres villes. Ca sera le cas pour nous aux élections départementales en Isère, ce même arc de citoyens et de mouvements politiques se présentera ensemble.

D'après Eric Coquerel de la France insoumise il y a des divergences importantes sur le fond. Vous pensez pouvoir aboutir à des compromis ?

Il faut effectivement travailler sur ces questions de fond. On ne peut pas construire sur des fondations qui ne sont pas solides. Je suis, moi, le fruit de cette union entre les mouvements citoyens, les écologistes et la gauche, c'est à la fois le sens de mon engagement, mais également ce qui a conduit à des victoires politiques et qui transforme la vie concrète des gens. Il faut prendre aussi le temps et respecter chaque participant et son calendrier. Aujourd'hui, Jean-Luc Mélenchon est déjà candidat depuis longtemps, le Parti communiste a annoncé sa candidature, les écologistes choisiront leur candidat au mois de septembre. L'union commence par 1 : le travail sur le fond qu'il faut commencer tout de suite; 2 : le respect de chacune de ces fondations parce que sinon on ne construit rien sur des fondations qui ne sont pas solides; et 3 : surtout il faut déconfiner cette présidentielle et réintroduire la société civile, c'est comme ça que j'ai toujours abordé les choses.

Il y a une maturité dans la société civile, dans les corps intermédiaires, les syndicats avec des initiatives comme "2022 ou jamais", avec des initiatives syndicales et d'ONG comme le "Pacte du pouvoir de vivre" et "plus jamais ça". Ce n'est pas en restant dans un huis clos que ça va fonctionner, l'alliance entre Yannick Jadot et le Parti socialiste, ça a été essayé en 2017, c'était 6%. Ca veut dire qu'il faut faire autrement et déconfiner cette présidentielle.

Faire autrement, ça veut dire quoi concrètement ?

Ça veut dire que là, lors des discussions que nous avons eues ce matin, nous nous sommes mis d'accord pour travailler sur le fond, on prend chaque semaine un nouveau sujet. Evidemment, je pense que nous pouvons déjà nous exprimer aussi sur des combats communs que nous portons : la réforme de l'assurance chômage est prévue par le gouvernement pour début juillet, il faut faire reculer là-dessus. Il y a des combats à porter tout de suite, et il y a le travail de fond qui ne se fait pas là comme ça devant des caméras. C'est un travail de terrain pour pouvoir avancer ensemble. Il y a aujourd'hui une ambition de justice sociale dans le pays et la conviction que cette justice sociale passe par une action forte sur le dérèglement climatique, sur la transition énergétique, sur nos vies quotidiennes, comment on se déplace, comment on s'alimente, comment se loge, comment on s'éduque.. C'est ce travail -là, concret, qui nous rassemble aujourd'hui.

Pour une élection présidentielle, il faut un homme ou une femme en tête de liste. A ce moment-là, ne risquez-vous pas de retomber dans la bataille des egos ?

Il ne faut pas réduire la politique à des batailles d'egos. Il y a évidemment des ambitions, la politique est incarnée. Par contre, il faut trouver la mécanique. Ça nécessite aussi de respecter les calendriers de chacun. Nous sommes là dans des campagnes départementales et régionales. Puis, une autre séquence va s'ouvrir. Et puis, à l'automne, quand on y verra plus clair sur les désignations des uns et des autres, il y aura ce travail-là. D'ici là, c'est un travail sur le fond.

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