Elections régionales : le dernier meeting de Claude Bartolone, une veillée funéraire
La tête de liste socialiste pour les élections régionales en Ile-de-France a reçu Manuel Valls à l'occasion d'un dernier meeting, à Paris. Une réunion plombée par les attentats et les sondages.
Le pupitre est installé, les roses préparées, les éléphants conviés. En apparence, tous les ingrédients du grand raout socialiste sont réunis, jeudi 3 décembre, à la halle Carpentier, dans le 13e arrondissement de Paris. Mais sur l'écran géant, ce ne sont pas des sourires qui défilent, mais les images de la place de la République, submergée de fleurs en hommage aux victimes des attentats.
Sur l'écran géant défilent des photos des hommages à République après les attentats #Bartolone #régionales pic.twitter.com/GwWRbkjXzk
— Mathieu Dehlinger (@mdehlinger) 3 Décembre 2015
Une minute de silence pour commencer la soirée
Entre deux salves d'applaudissements, le meeting de Claude Bartolone, le dernier avant le premier tour des élections régionales en Ile-de-France, prend des allures de veillée funéraire, trois semaines après les attaques. "Cette campagne, il fallait qu'elle s'interrompe pour rendre hommage à nos morts, explique Manuel Valls, venu assister à son seul et unique événement de campagne jusque-là. Cette campagne devait reprendre, mais pas comme avant, chacun l'a bien senti." Loin des festivités habituelles, la soirée commence donc par une minute de silence, suivie par des poèmes et des chansons.
Mais les attentats continuent d'assombrir l'atmosphère de la soirée, une fois le temps des discours venus. Loin de l'Ile-de-France, Manuel Valls préfère évoquer la politique nationale, en vantant sa politique de sécurité, en défendant l'état d'urgence. Le Premier ministre convoque même les événements du 13 novembre pour convaincre les abstentionnistes.
Se rendre aux urnes est plus qu'un devoir, c'est une exigence.
Des sondages en berne
Pour ne rien arranger à l'ambiance, les sondages continuent d'enfoncer Claude Bartolone. Jour après jour, les dernières enquêtes d'opinion prédisent une victoire de Valérie Pécresse (Les Républicains). Alors le monsieur loyal de la soirée invoque la maire de Paris, Anne Hidalgo, comme un totem. "Elle a conduit les Parisiens à la victoire en 2014, lance l'orateur du PS. Les médias, les analystes disaient qu'elle ne gagnerait pas. Ce sera pareil pour Claude Bartolone !"
Dans les tribunes, certains veulent encore y croire. "Barto ! Barto !" scande la salle à plusieurs reprises. David, 50 ans, lève le poing. "La victoire est avec nous, assure-t-il, bien décidé. On est optimistes, on ne peut pas être vaincus avant le combat." Quand on l'interroge sur les chances de victoire de Claude Bartolone, Marianne, 26 ans, répond au contraire par un long silence. "Hum… Je ne suis pas défaitiste, mais je ne suis clairement pas optimiste non plus, explique la jeune femme. Il faut voir la réalité en face."
Marianne "n'est pas défaitiste", certainement "pas optimiste non plus" à la vue des sondages #Bartolone #régionales pic.twitter.com/fnWZM7tqNX
— Mathieu Dehlinger (@mdehlinger) 3 Décembre 2015
"Ça aurait pu être plus festif, tout de même"
"Je suis inquiète, oui, forcément, abonde sa voisine, Laura, 23 ans. Mais peut-être que les attentats vont pousser les gens à se mobiliser, les abstentionnistes à aller voter." "Sur le marché, certes, les gens nous parlent, mais souvent pour se plaindre du gouvernement", constate Pierre, 60 ans.
On n'aura pas gagné tant qu'on n'aura pas donné du boulot aux gens. Tant qu'on n'aura pas résolu l'équation du chômage, de toute façon…
Fares et David : "La victoire est avec nous, on ne peut pas etre vaincu avant le combat" #Bartolone #régionales pic.twitter.com/GH3LgJh3dh
— Mathieu Dehlinger (@mdehlinger) 3 Décembre 2015
"Franciliennes, Franciliens, les yeux dans les yeux, répondez-moi ! implore Claude Bartolone. Voulez-vous gagner dimanche ?" Sans surprise, la réponse est unanime : "OUI", répondent les militants présents, avant de reprendre une dernière fois La Marseillaise et de quitter la salle. A la sortie, dans le tramway qui ramène chacun chez soi, une militante ne peut s'empêcher de regretter l'ambiance de la soirée : "Ça aurait pu être plus festif, tout de même."
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