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Présidentielle : des maires ruraux très courtisés mais peu séduits par la campagne des parrainages

Les maires sont autorisés à apporter leur parrainage aux candidats à la présidentielle. En milieu rural, des élus de Haute-Garonne ont l'impression d'être sollicités après une longue période d'oubli. 

Article rédigé par Corinne Cutilla, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Les prétendants à la présidentielle 2017 doivent réunir au moins 500 parrainages d'élus pour valider leur candidature. (MAXPPP)

La période des parrainages pour la présidentielle ouvre samedi 25 février. Les maires figurent parmi les élus susceptibles d'opter en faveur d'un candidat. À la campagne, la quête des signatures n'est pas forcément bien reçue, au regard des témoignages apportés par trois maires de Haute-Garonne.

Le maire, oublié puis courtisé

À Sepx, une commune de 220 habitants du Comminges, Pierre Saux, comme tous les maires de France, est très courtisé en ce moment. L’élu ressent qu’on le "drague" et sa réponse est radicale. "Je fais du classement vertical à la poubelle." Son désappointement s'explique par l'impression d'abandon qu'il ressent.

J’ai le sentiment que les états-majors parisiens s’inquiètent du rural au moment de l’élection présidentielle.

Pierre Saux, maire de Sepx

Le maire de Sepx estime que l'État se désengage trop par rapport au rural, avec en conséquence, des charges impossibles à assumer pour les communes. 

La maire approchée, mais sur sa faim

A une vingtaine de kilomètres de Sepx, 501 habitants vivent à Montespan. Marie-Christine Llorens, maire de la commune, ne jette pas directement les demandes de parrainages à la poubelle. L’élue les survole. "D’un seul coup, on existe aux yeux de tous, après nous serons beaucoup plus tranquilles." La maire dit recevoir des mails, des courriers, deux fois par semaine.

J’ai été approchée par les équipes de Macron, de Mélenchon et de Fillon. Je ne suis pas sûre qu’ils soient préoccupés par notre devenir.

Marie-Christine Llorens, maire de Montespan

La maire de Montespan égrène les interrogations des élus, qui restent sans réponse. "Que va-t-on devenir demain ? Comment va-t-on survivre ? Que vont devenir les dotations ? Dans aucun programme, je n’ai vu quelque chose qui nous concerne vraiment".

Le maire attentif, mais mal à l'aise

Malaise dans le monde rural, même à Saint-Martory, une commune de 1 000 habitants où le maire Raoul Raspeau dépouille les demandes de parrainages qu’il reçoit depuis fin octobre 2016. "J’en ai une trentaine, j’en lis quelques-uns, il y a des choses qui sont sensées". Mais le maire de Saint- Martory ressent lui-aussi une quête de signature par intérêt : "Ils nous contactent simplement quand ils ont besoin de nous".

On ne nous écoute pas, et je crois que les maires du monde rural ressentent un malaise.

Raoul Raspeau, maire de Saint-Martory

La date limite d'envoi des parrainages par les élus est fixée au 17 mars. Une date que ces élus de Haute-Garonne ne semblent pas avoir retenue. 

Présidentielle : des maires ruraux très courtisés pour les parrainages - un reportage en Haute-Garonne de Corinne Cutilla

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