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"Notre mission, c'est de susciter l'intérêt au vote" : une association part à la rencontre des citoyens non inscrits ou "mal inscrits"

Alors que six millions de Français sont "mal inscrits", c'est-à-dire qu'ils n'habitent pas la commune dans laquelle ils sont inscrits, les bénévoles de l'association "A voté" ont initié une campagne de porte-à-porte pour aller à la rencontre des citoyens.

Article rédigé par franceinfo - Boris Loumagne
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Un électeur dépose un bulletin de vote dans une urne, en juin 2021. (Photo d'illustration) (LUDOVIC MARIN / AFP)

"Est-ce que tu sais si tu es bien inscrite sur les listes électorales ou pas du tout ? C'est la première fois que tu votes ? Tu veux vérifier avec nous ?" C’est l’un des enjeux de cette campagne pour l'élection présidentielle : la lutte contre l’abstention. Et alors que le scrutin approche, des initiatives se multiplient pour inciter les citoyens à s’inscrire sur les listes électorales.

>> La présidentiel le 2022 est-elle menacée par l'abstention record qui touche les autres élections ?

On compte aujourd’hui en France environ trois millions de personnes non inscrites, et quelque six millions de "mal inscrits", c'est-à-dire ceux qui résident dans une autre commune que celle sur laquelle ils sont inscrits. Un phénomène qui touche particulièrement les jeunes, inscrits d’office à 18 ans, mais qui souvent ne savent pas qu’il faut se réinscrire après avoir quitté le domicile familial.

"Il suffit d'envoyer un SMS"

C'est un défi démocratique majeur que tentent de relever Meryl, Aurore et Emma, les trois bénévoles de l’ONG "A voté", qui réalise des opérations porte-à-porte un peu partout en France. "Il suffit d'envoyer un SMS pour savoir si tu es inscrite ou pas !", vante une bénévole auprès de Faharya, une jeune femme qu'ils ont démarchée. Car pour faciliter la démarche, l’ONG a créé un chatbot sur l’application mobile WhatsApp. Ainsi, quelques clics plus tard, le verdict tombe : Faharya est inscrite dans un bureau de vote qui ne correspond pas à son lieu de résidence.

De porte en porte, un constat s'impose : la majeure partie des jeunes ici sont mal-inscrits. C’est aussi le cas de Loryska, 19 ans, mal-inscrite par méconnaissance du système électoral, mais pas seulement : la politique ne l'intéresse pas beaucoup. 

"On ne suit pas vraiment la politique, donc forcément, on prend ce qui vient et après on essaie d'analyser les différents partis, mais sans leur donner une grande importance."

Loryska

à franceinfo

L'élection présidentielle laisse aussi de marbre Myriam, assistante administrative : "Moi, je vais où le vent m'amène, avance-t-elle. Et ensuite chacun prend ses décisions. Je ne m'y intéresse vraiment pas... et je vis comme ça, quoi..." 

Les trois bénévoles de l’ONG "A voté" et Lorys-k, le 17 février 2022 lors d'un porte-à-porte. (BORIS LOUMAGNE / RADIO FRANCE)

"Il y a un désintérêt, confirme Dorian Dreuil, le co-président de l'association. Comme si finalement, il y avait un désenchantement de la politique, comme si la campagne n'avait même pas commencé, alors qu'elle a lieu dans quelques semaines. Notre mission, c'est de susciter l'intérêt au vote, car démocratie aussi moderne qu'on l'espère en France ne peut pas laisser de côté autant d'électeurs qui ont le droit de vote." Les jeunes entre 25 et 30 ans représentent la moitié des six millions d’électeurs mal inscrits en France.

Opération "A voté !" : reportage de Boris Loumagne

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