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Présidentielle 2022 : pour les soutiens de Valérie Pécresse, les défections mettent "les choses au clair"

Alors que la candidate Les Républicains à l'élection présidentielle enregistre plusieurs défections dans son camp au profit d'Emmanuel Macron, militants et cadres du parti disent rester confiants sur sa capacité à rassembler.

Article rédigé par franceinfo - Audrey Tison
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Valérie Pécresse, la candidate du parti Les Républicains pour l'élection présidentielle 2022, prononce un discours au dîner annuel du Conseil de coordination des organisations arméniennes de France (CCAF) à Paris, le 8 février 2022. (LUDOVIC MARIN / POOL)

"Bonjour monsieur, pour Valérie Pécresse !" À Saint-Ouen, près de Paris, qu'importe les tourments de la vie politique et la météo, les jeunes du parti Les Républicains sont sont le pont dès 8 heures pour distribuer des tracts, près du métro. Alors que Valérie Pécresse, leur candidate pour l'élection présidentielle, pensait avoir réalisé l'union de sa famille politique, finalement certains Républicains préfèrent soutenir Emmanuel Macron. Le député Éric Woerth a ainsi annoncé mercredi 9 février qu'il voterait pour l'actuel président, suivi par la maire de Calais, Natacha Bouchart, jeudi soir.

Ces défections ne surprennent pas les militants. "Ça fait quelques semaines qu'on sait qu'il ne veut pas forcément soutenir notre candidate. Sa décision met les choses au clair", explique l'un d'eux à propos d'Eric Woerth. Son voisin de distribution de tracts ne se montre pas particulièrement inquiet. "Je regrette toujours les défections mais, après tout, Éric Woerth représente une voix. Si on en prend deux aujourd'hui, on aura repris les voix qu'on avait perdues", lance-t-il, philosophe. Une voix de perdue, deux de retrouvées, donc, pour ce jeune militant qui accélère la distribution. 

Amorcer un tournant avec son premier grand meeting

Reste qu'au-delà des défections, des critiques se font entendre au sein du parti. "Je lui dis : attention Valérie, je ne connais pas de candidats qui ont gagné sur un livre blanc", a ainsi lancé sur franceinfo jeudi 10 février la maire LR du 7e arrondissement, Rachida Dati. La sarkozyste lui reproche notamment son manque d'incarnation et critique sa campagne, sur la forme comme sur le fond. "Une campagne, ce n'est pas l'écume des vagues, les péripéties de savoir qui a dit quoi et à quel moment, relativiste Othman Nasrou porte-parole de Valérie Pecresse. C'est un projet et une campagne de conviction."

"La responsabilité de Valérie Pécresse est de continuer le dialogue avec les Français et d'aller partout pour expliquer son projet."

Othman Nasrou, porte-parole de Valérie Pécresse

à franceinfo

Cela passera par son premier grand meeting, dimanche, après des discours dans des petites salles en région. Au Zénith de Paris, devant 7 000 personnes attendues, la candidate devra faire oublier le mauvais signal lancé par ces défections pour amorcer le tournant qu'est censé représenter ce meeting dans sa campagne. "Il s'agit d'emporter la salle et la foule mais surtout de coinvaincre les Français, explique Damien Abad, le chef des députés LR. L'enjeu est que ce discours irrigue et infuse. Valérie Pécresse va montrer son projet pour la France, sa détermination, son envie, qui elle est." Pour ce moment-clé, elle va peut-être bénéficier des conseils d'un certain Nicolas Sarkozy. L'ancien président n'a toujours pas exprimé son soutien à la candidate mais il la reçoit vendredi.

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