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Périphérique, logement, transports... En vue des municipales, l'adjoint à l'urbanisme d'Anne Hidalgo donne sa vision du Paris du futur

Jean-Louis Missika, adjoint à la maire de Paris chargé de l’urbanisme, de l’architecture et du Grand Paris, a rédigé un long texte que franceinfo vous révèle, pour mettre en avant ses propositions pour l'urbanisme à Paris et dans le Grand Paris dans les années à venir. 

Article rédigé par franceinfo, Thomas Pontillon
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Une vue de Paris en juin 2019.  (AURELIEN MORISSARD / MAXPPP)

À quoi doit ressembler Paris dans les prochaines décennies ? C'est la question que se pose Jean-Louis Missika, adjoint à la maire de Paris chargé de l’urbanisme, de l’architecture et du Grand Paris. Dans un long texte révélé par franceinfo ce mardi 17 septembre, il présente "le nouvel urbanisme parisien". Le document, publié par Terra Nova, est diffusé dans le cadre d'une opération pour les municipales. Le think thank a l'intention "de jeter les bases d'une discussion de fond sur les grands enjeux de ces élections, sans exprimer une préférence partisane". 

Des feux tricolores sur le périphérique

Selon Jean-Louis Missika, la distance moyenne parcourue sur le périphérique est de seulement 5 km. "Paris est devenue l’une des dernières grandes métropoles dont le cœur est traversé par une infrastructure utilisée majoritairement pour le transit. Car le périphérique est une autoroute urbaine qui se trouve en plein cœur du Grand Paris", déplore-t-il. L'élu compare la situation à Londres où la London Inter Ring Road est "un boulevard urbain avec feux de signalisation". Dès 2020, Jean-Louis Missika estime possible d’abaisser la vitesse maximum et de réserver une voie aux véhicules propres, au covoiturage et aux transports en commun. Une autre voie pourra être plantée, consacrée aux vélos et aux circulations douces avec notamment l'installation de feux tricolores et des passages piétons installés avant 2024. 

Autre propostion de Jean-Louis Missika : transformer les portes de Paris en places du Grand Paris. L'objectif est de mettre fin "à l’accaparement de l’espace public par l’automobile sur ces sites". L'adjoint en charge de l'urbanisme souhaiterait voir le périphérique changé en boulevard. Selon lui, cela améliorerait la qualité de vie des riverains et réduirait la fracture entre Paris et sa banlieue "en créant les conditions d’existence mêmes du Grand Paris". Cependant, la création du Grand Paris va nécessiter "un choc de coopération car les effets positifs de la métropolisation ne tomberont pas du ciel". 

L'adjoint à la mairie de Paris propose également d'aménager les dernières emprises ferroviaires parisiennes. Il faut faire de ces lieux  des "lieux de vie" plutôt que des "lieux de destination", estime Jean-Louis Missika. Parmi les pistes proposées, l'élu parisien plaide pour une "trame verte reliant tous les espaces verts parisiens, avec pour objectif de faire en sorte que tous les habitants vivent à moins de 200 mètres de cette "trame verte". 

La question clef du logement 

Alors que Paris a perdu des habitants ces dernières années, l'élu constate que Paris compte 107 000 logements vides et 115 000 répertoriés comme résidences secondaires. "C’est comme si tous les logements des 16e et 17e arrondissements étaient inoccupés", regrette-t-il. Selon lui, il faut continuer à construire dans Paris en cherchant "une densité raisonnée" qui permettrait d'éviter la gentrification dans la capitale. Il faut surtout éviter le zonage : "Un quartier ne vit bien que lorsqu’il est mixte (...) C’est à la Défense qu’il faudrait arrêter de construire des bureaux, au profit de logements". 

L'adjoint à la mairie de Paris plaide pour plus de rénovation que de destruction. Il propose notamment de mieux réemployer les matériaux en prenant l'exemple de la crèche rue Bourdan dans le 12e arrondissement, où 97 % des déchets issus de la déconstruction seront recyclés, soit plus de 1 000 tonnes de matériaux. Autre exemple : des sociétés vont réemployer les 1 200 portes qui seront démontées lors du chantier de l’ancien hôpital Saint-Vincent-de-Paul dans le 14e arrondissement

Enfin Jean-Louis Missika plaide pour végétaliser la ville en mettant en place des forêts urbaines. De tels projets ont déjà été lancés par la Ville en juin 2019 sur le parvis de l’Hôtel de Ville, derrière l’opéra Garnier, gare de Lyon et sur les berges. L'objectif est de créer des îlots de fraîcheur mais aussi de réduire les tensions urbaines. 

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