Municipales : la liste FN du Grand Quevilly retirée après des plaintes de candidats inscrits "à leur insu"
Vingt-deux candidats sur trente cinq ont demandé leur retrait. Ils affirment avoir été inscrits à leur insu par le parti frontiste.
Y a-t-il eu duperie ? La liste que comptait présenter le Front National au Grand Quevilly, près de Rouen (Seine-Maritime), a été retirée par le préfet, jeudi 6 mars. La majorité des candidats y figurant affirment avoir été inscrits à leur insu. "En vertu de l'article L267 du code électoral, la majorité des candidats de la liste 'Grand Quevilly Bleu Marine' ayant demandé leur retrait, j'ai procédé au retrait de cette liste", a déclaré le préfet de région et de la Seine-Maritime, Pierre-Henry Maccioni. Vingt-deux candidats sur trente cinq ont demandé leur retrait.
"Par ailleurs j'ai saisi le procureur de Rouen au titre de l'article 40 du code de procédure pénal au sujet de plaintes d'une dizaine de candidats dans trois autres villes", a ajouté le préfet. Comme il s'agit d'une minorité de candidats, la liste ne peut être retirée par la préfecture. "Le parquet devra examiner le fondement de ces plaintes", a-t-il précisé. S'il y a eu manœuvres, le procureur peut-il demander le retrait de la liste ? "C'est de son ressort", a répondu le préfet, refusant de spéculer sur une décision du pouvoir judiciaire.
Des méthodes de recrutement parfois contestables
Plus tôt dans la journée le procureur de la République de Rouen, Jean-François Bonhert, avait indiqué qu'il allait examiner les plaintes de six "candidats" FN d'Elbeuf, toujours dans l'agglomération rouennaise, qui affirment avoir été trompés en donnant leur signature sans comprendre qu'ils figureraient sur la liste Bleu Marine.
Le Front national se défend en affirmant que les formulaires officiels Cerfa de déclaration de candidatures que ces personnes ont signé sont explicites. Et il accuse les mairies socialistes d'avoir fait pression pour que ces personnes retirent leur candidature, ajoutant vouloir engager des poursuites judiciaires contre ces mairies.
Ce n'est pourtant pas un cas isolé. Pour boucler ses 550 listes, le FN a parfois usé de méthodes contestables : recrutement de personnes âgées et malades, promesse de discrétion (possibilité d'utiliser son nom de jeune fille, etc) ou encore recrutement sans questionnement sur les opinions politiques ou le parcours de la personne concernée.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.