: Infographie Municipales : à quoi ressemble un maire en 2014 ?
A l'approche des élections municipales, francetv info dresse le portrait-robot du premier des magistrats municipaux.
Je suis un homme, j'ai 57 ans, je suis agriculteur en retraite, j'habite un village de moins de 3 500 habitants… Je suis, je suis… Celui qui a le profil type du maire de commune, bien sûr ! A l'approche des élections municipales, francetv info revient en détail sur l'élu en qui les électeurs ont le plus confiance.
Pas difficile de dresser son portrait-robot, toujours aussi peu représentatif de la population française. Il suffit d'examiner de près les derniers chiffres du ministère de l'Intérieur (PDF) : 86% des maires sont des hommes, quand la France compte 52% de femmes ; 59% des maires ont plus de 60 ans, quand la part des personnes âgées de plus de 60 ans dans la population n'est que de 24% ; seuls 11% des maires sont employés ou ouvriers, quand ces derniers représentent plus de 50% de la population active…
Un éloignement sociologique croissant entre élus et citoyens
Maître de conférences en sociologie, et auteur en octobre 2012 d'une étude sur la représentativité des maires, Michel Koebel dresse ainsi un constat peu reluisant : "La décentralisation devait, selon ses promoteurs, rapprocher les élus des citoyens. Elle n’a fait que les en éloigner socialement", assène-t-il.
"Toutes sortes d’explications à cette discrimination dans l’accès au pouvoir local peuvent être formulées", poursuit Michel Koebel, en citant "l'accroissement des compétences nécessaires à l’exercice d’un mandat, surtout au sein de l’exécutif, et croissantes avec la taille des communes ; la domination masculine qui traverse tous les secteurs de la société ; le manque de candidatures dans les catégories les moins représentées (par sentiment d’incompétence qui est souvent intériorisé et exprimé alors comme manque d’intérêt)"…
"L’élection n’est certes pas censée aboutir à une représentativité parfaite du corps social. Mais les élus sont censés le représenter dans sa diversité", rappelle pourtant Michel Koebel. Un objectif "en grande partie irréalisable" et qui, aux yeux du chercheur, "interroge le sens même du mot 'démocratie' : le pouvoir appartient-il encore au peuple ?"
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