''Il faut que ça s'arrête'' : à Marseille, la crainte de la fraude empoisonne l'avant - second tour de l'élection municipale
Pour éviter les fraudes et incidents qui ont entaché le premier tour de l'élection municipale dans la cité phocéenne, des mesures ont été prises par tous les partis pour garantir la sincérité du scrutin dimanche.
À la veille du premier tour des élections municipales, des candidats de tous bords avaient dénoncé des risques de fraude à Marseille et demandé la présence de policiers dans les bureaux de vote à risques, sans toutefois être entendus. Avec, pour conséquences, de multiples incidents, comme la spectaculaire tentative de vol de l’urne par des hommes équipés d’armes factices dans la cité Félix Piat. Aussi, pour le second tour, dimanche 28 juin, qui s’annonce très serré, des mesures ont été prises pour garantir la sincérité du scrutin par chacun des partis.
Franck Alisio, candidat du Rassemblement national, résume assez bien l’état d’esprit général de la classe politique marseillaise avant ce second tour :''Dans certains bureaux de vote et dans certains secteurs en particulier, c'est un cauchemar parce que tous les coups sont permis'', tempête-t-il.
Il faut passer notre énergie à parer la fraude plutôt qu'à faire campagne, à se battre pour ses idées, à se battre pour sa ville. Ce n'est pas pour cela qu'on a signé pour faire de la politique.
Franck Alisioà franceinfo
Il y a plus de 400 bureaux de votes à Marseille, soit autant de lieu à surveiller. Pour Olivia Fortin, candidate du Printemps marseillais, les assesseurs auront un rôle déterminant. ''Nous formons particulièrement nos assesseurs aux points de vigilance qui doivent être scrutés avant, pendant et après le vote, indique-t-elle. Parce que ces trois étapes sont primordiales. Aussi, nous insistons beaucoup sur ces formations.'' ''Nous sommes très heureux, poursuit Olivia Fortin. Nous avons eu énormément de candidatures spontanées d'assesseurs pour ce deuxième tour qui est très important pour cette ville.
Stéphane Sotto, candidat Les Républicains, était présent dans le bureau de vote de la cité Félix-Pyat, dans le 3e arrondissement, au moment d'une tentative de braquage de l’urne avec des armes factices. ''Il s'est passé des choses totalement inadmissibles sur ces bureaux de vote, soupire-t-il. C'est là où on présume que nous aurons des difficultés qui vont nous amener à demander à la Ville de Marseille d'y installer pour la journée, jusqu'à la fin du dépouillement, les forces de police. Mais il faut que ça s'arrête.''
Le Covid-19 pourrait faciliter les choses
Et Bruno Gilles, sénateur et candidat Les Républicains dissident, d’en appeler au maire : ''Je crois que Jean-Claude Gaudin peut faire cela, demande ainsi Bruno Gilles. C'est la dernière élection dont il est responsable et j'en appelle vraiment au maire de Marseille, solennellement, pour qu'il fasse respecter la démocratie, la tranquillité, l'apaisement dans les bureaux de vote de la ville.'' Paradoxalement, le coronavirus Covid-19 et les mesures de distanciations imposées pour dimanche pourraient simplifier la surveillance : les électeurs ne devront pas être plus de deux en même temps par bureau de vote et des agents de sécurité seront déployés à l’extérieur pour veiller au respect des consignes sanitaires.
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