Claude Bonnin serait bien passé à autre chose. A 75 ans, le maire de Saint-Christophe-sur-Roc, village d'environ 600 habitants dans les Deux-Sèvres, souhaitait tirer sa révérence pour une retraite méritée. Mais le préfet l'a convaincu de rempiler. Moralité, il a dû constituer une liste de 15 noms en un porte-à-porte express de 24 heures.Faute de candidat pour l'élection municipale, le préfet des Deux-Sèvres, Pierre Lambert, a décroché son téléphone. Il a expliqué au maire sortant qu'il n'était pas possible qu'aucun citoyen de la commune ne fasse acte de candidature. "Du coup, je me suis dit que je n'avais pas le choix", a expliqué Claude Bonnin à un correspondant de l'AFP. "Moralement, je ne pouvais pas laisser Saint-Christophe-sur-Roc administré par une délégation spéciale." Et il s'est mis en quête de signatures dès mercredi à l'aube.Une équipe de jeunes"Je suis allé sonner aux portes. J'ai reçu un accueil formidable. J'ai obtenu ma première signature à 8 heures et la dernière à 21 heures. Mais la liste était bouclée, avec 14 noms en plus du mien", a-t-il ajouté. Jeudi, il a donc pu déposer sa liste, sur laquelle figurent neuf nouveaux noms et où "tout le monde a entre 30 et 50 ans. J'en suis vraiment le doyen, avec mes 75 ans."Claude Bonnin dit "espérer simplement que dans les années à venir, un de ces conseillers municipaux prendra le relais" comme premier magistrat. Même s'il se dit conscient "qu'il faut bien un an avant de comprendre tous les rouages de fonctionnement d'une municipalité".