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Carte Municipales 2020 : voici les 50 villes à suivre au second tour

Les candidats qualifiés au second tour avaient jusqu'au 2 juin à 18 heures pour se désister, se maintenir ou fusionner leurs listes. L'affiche est désormais connue dans les 4 900 communes où le conseil municipal doit encore être élu.

Article rédigé par Ilan Caro, Robin Prudent
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7 min
La carte des 50 villes à suivre au second tour des élections municipales, le 28 juin 2020. (FRANCEINFO)

La bataille des municipales aura bien lieu. Le second tour, prévu le 28 juin après un report de plus de trois mois dû à l'épidémie de coronavirus, promet d'être disputé dans de nombreuses villes, sur fond de poussée des écologistes et d'alliances à géométrie variable. Chaque candidat qualifié pour le second tour avait jusqu'au mardi 2 juin, à 18 heures, pour déposer sa liste en préfecture. Une échéance qui a donné lieu dans certaines villes à des tractations jusqu'à la dernière minute.

L'affiche est désormais connue dans les quelque 4 900 communes où un second tour est organisé. Dans cette carte interactive, franceinfo vous propose un point sur la situation dans 50 d'entre elles : les 34 villes de plus de 100 000 habitants qui n'ont pas élu leur conseil municipal dès le 1er tour, mais également une quinzaine d'autres, de taille plus modeste, où la configuration politique suscite un intérêt particulier.

En cliquant sur chaque point, vous pouvez visualiser un rappel des scores des principaux candidats au premier tour, le nom des candidats qui se maintiennent au second tour, ainsi qu'une courte analyse sur les forces en présence.

Marseille, Lyon, Toulouse... Les villes où l'avenir est incertain

Parmi les trois plus grandes villes françaises, deux vivent la fin d'une ère. A Marseille, Jean-Claude Gaudin, maire LR depuis 1995, avait prévu de laisser son fauteuil à Martine Vassal. Mais celle-ci n'est arrivée qu'en deuxième position au premier tour (avec 22,32%), derrière la candidate d'union de la gauche, Michèle Rubirola (23,44%). Le second tour s'annonce donc serré entre les deux prétendantes, d'autant que la candidate officielle des Républicains est menacée y compris dans certains secteurs de la ville normalement acquis à la droite. Le Rassemblement national a par ailleurs décidé de maintenir son candidat au second tour. Stéphane Ravier avait recueilli 19,45% des suffrages le 15 mars.

A Lyon, Gérard Collomb, maire depuis 2001, a fait une croix sur l'hôtel de ville. L'ancien ministre de l'Intérieur, premier soutien de poids d'Emmanuel Macron, prévoyait de reprendre la tête de la métropole de Lyon en 2020, laissant la mairie à son dauphin Yann Cucherat. Mais après un premier tour décevant pour les deux candidats LREM, et face à des écolos très en forme, ces derniers ont décidé de changer de stratégie. Le 28 mai, Gérard Collomb a annoncé qu'il ne briguerait pas la présidence de la métropole de Lyon et qu'il s'effacerait derrière le candidat Les Républicains, François-Noël Buffet. En échange, Etienne Blanc, candidat LR à la mairie (17,01% au premier tour), s'est retiré pour laisser le champ libre à Yann Cucherat (14,92%). Un front commun qui ne sera peut-être pas suffisant pour barrer la route d'Europe Ecologie-Les Verts (28,46%), d'autant qu'un dissident LREM, Georges Képénékian (12,46%), se maintient au second tour.

A Toulouse, le duel du second tour s'annonce très serré. Si le maire sortant, Jean-Luc Moudenc, soutenu par Les Républicains et La République en marche, est arrivé largement en tête du premier tour (36,19%), il est désormais menacé par la liste d'union de La France insoumise et d'Europe Ecologie-Les Verts menée par Antoine Maurice (27,57%). Et pour cause, cette alliance de gauche peut désormais compter sur le retrait de la candidate socialiste Nadia Pellefigue (18,53%), dont certains colistiers devraient se retrouver sur la liste EELV-LFI. Reste à savoir si les électeurs, eux suivront.

Perpignan, un front républicain pourrait bien rebattre les cartes. Les désistements de l'écologiste Agnès Langevine (14,51%) et du candidat macroniste Romain Grau (13,17%), arrivés en troisième et en quatrième position au premier tour des municipales, ont ouvert la voie à un nouveau duel le 28 juin entre le candidat du Rassemblement national, Louis Aliot (35,66%), et le maire LR sortant, Jean-Marc Pujol (18,44%). Mais l'issue est plus incertaine qu'en 2014.

Strasbourg, Bordeaux... Les villes où les écologistes font les frais d'alliances

Parmi les nombreuses villes convoitées par Europe Ecologie-Les Verts, seules une poignée pourraient finalement leur revenir le 28 juin, en raison de désaccords avec la gauche traditionnelle ou bien d'alliances de dernière minute négociée entre les listes LREM et LR pour leur barrer la route. 

A Strasbourg, la situation semblait ainsi très favorable à Jeanne Barseghian, arrivée en tête au premier tour (27,87%). Mais peu avant la limite de dépôt des listes, deux coups de théâtre se sont succédé : d'abord le refus de la candidate socialiste, Catherine Trautmann (19,77%) de s'allier à la liste EELV, puis la fusion surprise des listes LREM d'Alain Fontanel (19,86%) et LR de Jean-Philippe Vetter (18,26%). Un retournement de situation qui fait finalement de Strasbourg l'une des villes les plus gagnables pour LREM.

A Bordeaux, c'est aussi une alliance de dernière minute pourrait permettre à la droite de conserver la ville d'Alain Juppé, qui avait transmis les clés de la mairie à Nicolas Florian dès 2019. Avec seulement 96 voix d'avance au premier tour, Nicolas Florian (34,56%) avait de quoi trembler face à la performance du candidat d'union de la gauche et des écologistes, Pierre Hurmic (34,38%). Mais le ralliement au maire sortant du candidat LREM, Thomas Cazenave (12,69%), permet à la droite d'être raisonnablement confiante.

Au-delà de l'emblématique cas de Lyon, où rien n'est joué, Europe Ecologie-Les Verts pourrait faire les frais de ces manœuvres dans plusieurs autres villes. C'est le cas à Tours, où la première place de l'écologiste Emmanuel Denis (35,45%) pourrait ne pas suffire au second tour face à l'alliance conclue entre le maire sortant de droite Christophe Bouchet (25,62%) et le candidat LREM Benoist Pierre (12,67%).

Les écologistes peuvent tout de même dormir tranquilles dans leur fief de Grenoble : le maire sortant Eric Piolle est arrivé largement en tête du premier tour (46,68%), manquant de peu une réélection directe. Le second tour devrait être une formalité pour lui. A Besançon, LR et LREM n'ayant pas scellé d'accord, l'écologiste Anne Vignot (31,19%) semble bien placée pour l'emporter à la tête d'une liste d'union de la gauche.

Nice, Saint-Etienne, Limoges... Les villes que la droite devrait conserver

Après un premier tour plutôt satisfaisant, la droite devrait maintenir ses positions dans plusieurs grandes villes. A Nice, Christian Estrosi (47,62%) devrait être réélu sans difficulté dans la triangulaire qui l'attend face au candidat du Rassemblement national, Philippe Vardon (16,69%), et à l'écologiste Jean-Marc Governatori (11,3%).

A Saint-Etienne, le maire sortant Gaël Perdriau (46,88%) est bien placé pour être reconduit, et ce malgré la fusion annoncée des listes du socialiste Pierrick Courbon (21,3%) et de l'écologiste Olivier Longeon (12,42%).

Pour le maire sortant de Nîmes, Jean-Paul Fournier, le second tour s'annonce bien également. Largement en tête lors du premier tour (34,34%), il devrait sortir victorieux de la quadrangulaire face au centriste Yvan Lachaud (15,73%), au candidat de la gauche Vincent Bouget (15,68%) et au RN Yoann Gillet (14,34%).

Maryse Joissains à Aix-en-Provence, Emile Roger Lombertie à Limoges, Serge Grouard à Orléans, Michèle Lutz à Mulhouse ou encore Eric Straumann à Colmar sont également en position très favorable. Cela risque d'être plus compliqué pour Antoine Audi à Périgueux, ou encore pour le radical Laurent Hénart à Nancy.

Paris, Lille, Rennes, Nantes... Les villes où la gauche est favorite

A Paris, Anne Hidalgo est en bonne position pour conserver l'hôtel de ville. Après de longues tractations, la maire sortante de la capitale (29,33% au premier tour) a scellé une alliance avec les écologistes (10,79%), ce qui conforte sa première place. Dans la plupart des arrondissements, la gauche fera face aux listes LR de Rachida Dati (22,72%) et LREM d'Agnès Buzyn (17,26%).

A Lille, Martine Aubry devrait s'offrir un quatrième mandat, mais gare à une éventuelle surprise venue des écologistes. La maire sortante (29,80% au premier tour) a en effet décliné une fusion de sa liste avec celle des écologistes (24,53%). La grande explication aura donc lieu dans les urnes, avec en observatrice la candidate LREM, Violette Spillebout (17,53%). La liste de La France insoumise (8,85%), elle, a décidé… de ne pas choisir pour le second tour.

A Rennes, la gauche devrait s'en sortir haut la main. La maire socialiste sortant, Nathalie Appéré (32,78% au premier tour), a annoncé la fusion de sa liste avec celle de l'écologiste Matthieu Theurier (25,37%). Elle devient ainsi la grande favorite du deuxième tour de la capitale bretonne, face à la candidate LREM Carole Gandon (14,29%) et le candidat divers droite Charles Compagnon (12,21%).

Même configuration avantageuse pour la maire sortante de Nantes. La socialiste Johanna Rolland (31,36% au premier tour) et la candidate EELV, Julie Laernoes (19,58%), ont annoncé un accord en vue du second tour. De quoi les placer en très bonne position face à la candidate de droite, Laurence Garnier (19,94%), et la candidate centriste, Valérie Oppelt (13%).

La gauche est également en bonne position pour conserver Clermont-Ferrand, Rouen, Avignon, Dijon, Le Mans, Brest, et pour faire basculer Quimper ou encore Nancy.

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