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Législatives : six choses à retenir sur la liste des candidats investis par La République en marche

Le mouvement d'Emmanuel Macron a présenté, jeudi à Paris, une liste de 214 hommes et 214 femmes qui se présenteront aux élections législatives des 11 et 18 juin.

Article rédigé par Ilan Caro - Margaux Duguet
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Richard Ferrand, secrétaire général d'En marche !, le 11 mai 2017 à Paris. (ERIC FEFERBERG / AFP)

On en connaissait 14, ils sont désormais 428. Le mouvement d'Emmanuel Macron a dévoilé, jeudi 11 mai, lors d'une conférence de presse à Paris, une grande partie des candidats investis sous la bannière La République en marche pour les élections législatives des 11 et 18 juin. Ces candidats sont les rescapés d'une procédure de sélection qui a mis aux prises quelque 19 000 dossiers de candidatures, tous étudiés par la commission d'investiture du mouvement.

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Une courte majorité de candidats issus de la société civile

Parmi les 428 candidats investis, 52% sont issus de la société civile, au sens où "ils n'ont jamais exercé de mandat électif et qu'ils n'exercent aucun mandat politique", a précisé le secrétaire général d'En marche !, Richard Ferrand. "Jamais un mouvement politique français de 13 mois d'existence n'avait eu l'audace de présenter 52% de citoyens qui n'ont pas un CV de professionnel de la politique ou une antériorité politique", s'est-il enthousiasmé.

Par ailleurs, la parité hommes-femmes, grande promesse d'En marche ! depuis le début de la campagne, est, pour l'instant, respectée. Sur les 428 candidats présentés, 214 sont des hommes, 214 des femmes.

Mais ces équilibres pourraient être bouleversés avec l'annonce des candidats sur les circonscriptions non pourvues. 

Vingt-quatre députés sortants PS, aucun LR

95% de ces 428 candidats investis ne sont pas des députés sortants, a annoncé Richard Ferrand. Seuls 24 siégeaient à l'Assemblée nationale durant le quinquennat écoulé. Point commun de ces 24 députés : ils sont tous issus du PS.

Selon toute logique, le Parti socialiste devrait donc leur retirer leur investiture, si ce n'est déjà fait. A ce stade, aucun député sortant LR n'a été investi, mais cela pourrait être le cas parmi les investitures restant à distribuer.

Valls pas investi, mais protégé

Le cas de Manuel Valls, qui a défrayé la chronique ces derniers jours, a fini par être tranché. L'ancien Premier ministre ne recevra pas l'investiture de La République en marche, car il "ne respecte pas tous les critères requis", a indiqué Richard Ferrand.

Député depuis 2002, il a déjà cumulé trois mandats à l'Assemblée nationale, un maximum fixé par le mouvement pour accorder son investiture. Mais afin de "ne pas l'humilier et ne pas être dans la vindicte", La République en marche n'investira pas de candidat contre lui.

>> En savoir plus - La République en marche ne présente pas de candidat face à Valls

Quelques candidatures surprises

Parmi la liste des candidats dévoilés, un nom retient l'attention : celui de Gaspard Gantzer, conseiller communication de François Hollande à l'Elysée. Il sera candidat à Rennes, dans la deuxième circonscription de l'Ille-et-Vilaine, face à la candidate investie par le PS, Gaëlle Andro. "Un parachutage n'est pas ce qu'on fait de mieux en politique", tacle la vice-présidente de Rennes Métropole, jointe par franceinfo.

Les anciens juges d'instruction Eric Halphen et Laurence Vichnievsky, qui n'en sont pas à leur coup d'essai en politique, seront candidats, respectivement dans la deuxième circonscription du Calvados et la troisième du Puy-de-Dôme. Face à Gilbert Collard (FN) dans la deuxième circonscription du Gard, c'est l'ancienne torera Marie Sara qui a été investie.

On compte également, parmi les candidats, des personnalités éclectiques comme le mathématicien Cédric Villani, le patron de la société de jeux vidéos Infogrames Bruno Bonnell...

>> En savoir plus - Les personnalités candidates de La République en marche

Au moins cinq couacs

Dans la liste des 428 personnes investies, cinq ne seront finalement pas candidats. Des erreurs qui nécessiteront l'envoi d'une liste rectificative de la part du mouvement. 

Le très médiatique président du club de rugby de Toulon, Mourad Boudjellal, a initialement été présenté comme candidat dans la première circonscription du Var, ce que l'intéressé a aussitôt démenti auprès de Var Matin. Chez En marche !, on reconnaît "une erreur matérielle, un mauvais copié-collé qui va être rapidement rectifié".

Dans le Val-d'Oise, la liste évoquait la candidature de François Pupponi, député-maire PS de Sarcelles. Ce dernier dément auprès de franceinfo : "Je n'ai ni adhéré à ce parti, ni demandé l'investiture d'En marche ! La seule investiture que j'ai demandée, c'est celle du Parti socialiste", détaille-t-il.

Un élu du Pas-de-Calais a décliné l'investiture qui lui était promise. Stéphane Saint-André, député-maire de Béthune, explique dans un post Facebook qu'il souhaite rester "fidèle à [ses] convictions et à [son] parti, le PRG".

Une autre "erreur" a été reconnue par En marche ! concernant Thierry Robert, député MoDem sortant de La Réunion. L'élu, condamné à plusieurs reprises notamment pour diffamation, ne répond pas aux critères de sélection du mouvement. Ceux-ci prévoient en effet que les candidats doivent avoir un casier judiciaire vierge. 

>> En savoir plus - Ces couacs dans la liste des candidats de La République en marche

Encore 148 cas non réglés

Avec 428 candidats investis, 149 circonscriptions restent sans candidat. L'une d'entre elles, celle de Manuel Valls, n'aura aucun candidat En marche ! Parmi les 148 circonscriptions où les candidats n'ont pas encore été désignés, certaines sont tenues par des députés LR "Macron-compatibles" comme Bruno Le Maire. Pour le moment, aucun candidat d'En marche ! n'a été investi contre des personnalités comme Gilles Boyer (proche d'Alain Juppé) ou Nathalie Kosciusko-Morizet.

>> Voici la liste des 428 candidats investis par La République en marche 

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