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L'Europe selon François Hollande

Dans une tribune au "Monde", le chef de l'Etat livre sa vision de l'Union européenne. Et met en garde les Français contre "ceux qui veulent déconstruire l'Europe".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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François Hollande, le 6 mars 2014, à Bruxelles (Belgique). (WIKTOR DABKOWSKI / PICTURE-ALLIANCE / AFP)

A deux semaines ou presque des élections européennes, le 25 mai, François Hollande met en garde les Français, jeudi 8 mai, contre les populismes et la tentation de "sortir de l'Europe" qui reviendrait selon lui à "sortir de l'Histoire". Dans une tribune publiée par Le Monde, il appelle à opter plutôt pour une "Europe volontaire". Francetv info en résume l'essentiel.

Le constat : une Europe qui déçoit

Le chef de l'Etat commence son propos par un éloge de la construction européenne qui a, selon lui, permis de pacifier le continent au lendemain de la seconde guerre mondiale. "L'Europe est devenue le plus vaste ensemble d'Etats démocratiques et la plus grande économie du monde. A quoi devons-nous cette résurrection inouïe, cette renaissance exceptionnelle ? A l'union !" écrit-il dans ce texte publié le jour des commémorations du 8 mai 1945. Il exhorte les Français à se rappeler de la célèbre phrase de François Mitterrand : "Le nationalisme, c'est la guerre !" Et la complète par : "L'Europe, c'est la paix !"

Mais François Hollande n'en est pas moins critique sur le visage actuel de l'Union européenne. "L'Union déçoit, écrit-il. Elle révèle son impuissance face à un chômage qui sévit depuis tant d'années et dont les premières victimes sont les jeunes. Elle est à la peine avec ses institutions et ses règles compliquées. Elle est décalée quand ses injonctions exigent des sacrifices au lieu de renforcer les protections." "L'Europe est le premier ensemble économique du monde", constate-t-il, mais "elle est loin de l'être sur le plan politique".

Le président français critique "une vision minimale, commerciale, 'apolitique' de l'Europe, qui ne voit en elle qu'un marché, qu'un espace monétaire sans gouvernance, qu'une somme de règles et fait de l'Union une entité sans âme et sans autre projet que celui d'accueillir les candidats qui frappent à sa porte".

Un avertissement contre ceux qui veulent "déconstruire l'Europe"

Malgré ses critiques sur le fonctionnement de l'UE, il est hors de question pour François Hollande de "faire à l'envers le chemin parcouru depuis soixante-dix ans". "Voulons-nous revenir à la guerre commerciale, à l'affrontement monétaire, au repli national ?" interroge-t-il.

Il met en garde sur les conséquences d'un tel scénario. Un abandon de l'euro, ou sa dévaluation, équivaudrait à un "retour de l'inflation", à une "austérité implacable" et aboutirait au "déclin national", estime-t-il.

François Hollande s'insurge également contre "ceux qui veulent tout simplement déconstruire l'Europe", "déchirer les traités, rétablir les droits de douane et les guérites de la police des frontières". "Sortir de l'Europe, c'est sortir de l'Histoire", lâche-t-il. Une formule reprise au micro de France 2, en marge des commémorations du 8 mai 1945. S'en prenant aux discours protectionnistes, il interroge : "Si nous refusons les produits des autres, pourquoi accepteraient-ils les nôtres ?"

 

Elections européennes: "Sortir de l'Europe, c'est sortir de l'Histoire" pour François Hollande (France 2)

Un plaidoyer pour une autre Europe

A "l'Europe de la dilution", François Hollande oppose "l'Europe de la volonté". Il la définit comme une Europe qui "redonne de la force à l'économie, met fin à l'austérité aveugle, encadre la finance avec la supervision des banques, fait de son grand marché un atout dans la mondialisation et défend sa monnaie contre les mouvements irrationnels". Mais aussi comme une Europe "qui investit sur de grands projets grâce à de nouveaux instruments financiers" et "qui en termine avec la concurrence sociale et fiscale".

L'Europe selon François Hollande, c'est encore "une Europe qui protège ses frontières, en préservant la liberté de se déplacer et en garantissant le respect du droit d'asile". Le président de la République plaide enfin pour "une Europe qui engage la transition énergétique", une nécessité mise en lumière par la crise ukrainienne actuelle.

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