Élections européennes : Raphaël Glucksmann pourra-t-il sauver le Parti socialiste ?
Le chemin vers les élections européennes se poursuit à gauche. À cinq mois du scrutin, chacun continue d'avancer ses pions. Au tour du Parti socialiste de présenter sa liste, mercredi 31 janvier, en Conseil national. Le PS a déjà officialisé le nom de Raphaël Glucksmann pour en prendre la tête. L'eurodéputé suscite une vague d'espoir chez les socialistes.
Ceux qui se voyaient disparaître après une présidentielle cataclysmique se frottent les mains aujourd'hui. Leur candidat flirte avec les 10% dans les sondages. Premier à gauche, très populaire chez les jeunes pour son combat contre l'esclavage des Ouïghours en Chine, l'un des seuls socialistes aux "millions d'abonnés sur les réseaux sociaux".
"Il y a une forme de sincérité chez Raphaël Glucksmann, appuie un pilier du PS. Il peut accrocher des gens qui ne viendraient pas voter." Preuve de l'emballement par le chéquier : 4 millions d'euros - au moins - du Parti socialiste pour financer sa campagne. C'est plus que pour Anne Hidalgo. Des cadres ironisent : "On sait que là on sera remboursés !"
Pas d'unanimité en interne
Vous n'en trouverez pas un, au PS, pour le critiquer au micro. Mais en coulisses, un poids lourd du parti - qui est pourtant censé faire campagne pour lui - se lâche : "La Glucks-mania… Ça n'existe pas !" Il faut dire que Raphaël Glucksmann a un peu irrité au sommet, ces dernières semaines. Lui, qui n'est pas du PS mais du micro-parti Place publique, a fait pression pour placer certains de ses colistiers.
Il revendique sa liberté, au point d'entamer un bras de fer avec l'Insoumis François Ruffin, alors que les partis de gauche s'engagent à ne pas s'agresser. "Il ne faut pas qu'il se dise que c'est 'finger in the nose', qu'il fasse campagne comme il veut", s'agace un député socialiste. "On lui a déjà dit de baisser d'un ton et on va continuer à le faire", promet un élu de premier plan.
Est-ce qu'il fait peur aux macronistes ?
Oui et non ! Oui, parce qu'il incarne la social-démocratie, qu'il peut parler à cette gauche partie chez Emmanuel Macron. Raphaël Glucksmann est "le seul qui fera un score décent", pense savoir un pilier de la majorité. D'autant plus après l'épisode de la loi immigration et au moment où l'exécutif est accusé d'opérer un virage à droite.
Non, parce que les derniers sondages donnent au moins dix points de plus au candidat macroniste
et que le principal adversaire - de tous d'ailleurs - reste le Rassemblement national.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.