Élections européennes : le candidat du Rassemblement national Jordan Bardella mise sur les villes moyennes

À deux mois des élections européennes, Jordan Bardella tiendra meeting samedi soir à Lécluse, dans le Nord. Une commune choisie pour servir la stratégie du Rassemblement national : privilégier les villes moyennes.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Jordan Bardellan se prend en photo avec des personnes venues l'écouter en meeting à Montbéliard, le 22 mars 2024. (PATRICK HERTZOG / AFP)

Alors qu'un nouveau week-end de campagne s'amorce samedi 6 avril pour les candidats aux élections européennes qui auront lieu les 8 et 9 juin, du côté du Rassemblement national, la tête de liste Jordan Bardella a choisi le département du Nord. Plus précisément, il est attendu samedi matin sur le marché de Cambrai, avant un meeting le soir dans la petite commune de Lécluse, non loin d'Hénin-Beaumont. Le candidat du RN sillonne en réalité le pays en privilégiant les villes moyennes, une stratégie bien réfléchie par son équipe de campagne.

À leur sens, rien ne sert de viser les grandes métropoles dans lesquelles le RN est traditionnellement très bas. "On est en tête plutôt dans des zones périurbaines et rurales", souligne un cadre du parti, alors "là, on veut infuser dans les villes intermédiaires", explique-t-il. Jordan Bardella se produit donc à Montbéliard, à Lécluse ou encore à Royan, devant 1 000 à 2 000 personnes maximum. Au total, une dizaines de mini-meetings dans des régions différentes. Et à chaque fois le candidat Bardella profite du déplacement pour se montrer sur un marché ou un évènement et décliner une autre stratégie, sa "stratégie du selfie" : une photo, un vote.

Préserver les finances

Les grandes villes, le RN les garde en réalité pour ses trois grands meetings qui rythment sa campagne. Le lancement, c'était en mars à Marseille, devant 6 000 sympathisants. Le prochain rendez-vous est le 1er mai à Perpignan, et enfin, Paris début juin, juste avant le scrutin, des moments clés pour lesquels le parti va mettre le paquet côté scénographie et donc également côté porte-monnaie.
Car le RN prend aussi en compte l'argument financier. Une réunion publique dans des villes moyennes mais favorables au RN, cela permet souvent d'obtenir des salles municipales à moindre frais, et c'est utile quand on sait que le RN ne veut pas dépenser plus de 4 millions d'euros dans cette campagne, soit la somme maximale remboursée à toutes listes qui dépassent les 3%.

Mais cette stratégie de campagne illustre aussi le fait que le RN ne veut pas se reposer sur les bons sondages du moment. Avoir 30% d'intentions de vote, "c'est sûr que c'est plutôt flatteur, ça donne confiance", admettent les cadres du parti. Mais attention, ce n'est "qu'une indication", alerte un habitué des campagnes. "Ce n'est pas parce que vous faire un chrono six mois avant que vous gagnez la compétition", prévient-il. Un autre stratège alerte sur trois risques : "déception, démobilisation et dispersion". Il faut donner envie aux électeurs de se déplacer le 9 juin, explique-t-il, et pas "pour se faire plaisir" en votant pour une autre liste comme celle des chasseurs.

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