: Cartes Quels sont les enjeux des européennes pour nos voisins ?
Immigration, Ukraine ou crise de la dette, qu'auront en tête les pays membres de l'Union en allant voter fin mai ?
Ils seront 28 à voter aux élections européennes fin mai, mais tous les pays n’ont pas les mêmes priorités. Entre ceux qui sortent à peine de la crise, et ceux qui trouvent qu’ils ont assez payé, ce ne sont pas les mêmes critères qui feront pencher la balance. Tour d’Europe en trois cartes des enjeux du scrutin européen.
La crise et l’euro au cœur des préoccupations
La crise économique qui touche la zone euro et ses pourtours est l’enjeu majeur de ces élections. Les multiples sauvetages de pays au bord de la faillite ont crispé l’Allemagne et la Finlande, qui estiment avoir trop payé pour des Etats jugés irresponsables. Le groupe des Piigs (Portugal, Irlande, Italie, Grèce et Espagne), ainsi que la France et Chypre commencent, eux, à sortir de la crise. Ils réclament moins d’austérité pour pouvoir relancer leur économie et endiguer leur taux de chômage grimpant. La Slovénie, elle, estime s'en être bien sortie toute seule, car elle a recapitalisé ses banques sans l’aide de l’Europe.
Les conséquences du passage à l'euro divisent toujours l’Union européenne. Pour les pays tout juste entrés dans l’union monétaire (Lettonie et Lituanie notamment), il faut gérer les bouleversements induits par le changement de monnaie dans leur pays.
L’immigration et les frontières, l’enjeu qui s’impose
Pour ces élections, les partis tenant un discours anti-immigration ont le vent en poupe. En Hongrie, le Premier ministre, Viktor Orban, à la tête du parti populiste Fidesz, affirme que "l’immigration est un problème à plusieurs niveaux : religieux, financier, culturel et démographique". Même son de cloche en République tchèque avec l’ANO, parti populiste et deuxième force du pays, et en Autriche, avec le FPÖ. En Grèce, le soutien à Laos, parti d’extrême droite, a explosé en réaction aux mesures prises par la troïka (Union européenne, FMI et BCE) pour empêcher la faillite du pays. En France, l'austérité et la peur de l'islam ont ouvert la voie à Marine Le Pen, qui sort déjà renforcée des municipales avec un score historique (une dizaine de villes remportées).
A Malte et en Italie, le discours anti-immigration se répand en réaction à l’arrivée croissante des migrants clandestins qui traversent la Méditerrannée pour rejoindre le continent européen.
Le Danemark et les Pays-Bas, réputés plutôt ouverts, voient émerger des partis nationalistes au discours anti-immigration depuis qu’ils sont confrontés au développement croissant de l’islam qui accompagne l'intégration des étrangers dans leur pays.
Secret bancaire, PAC, séparatisme : les particularités nationales
Au rayon des particularités nationales, la Roumanie et la Bulgarie sont des alliés de la France sur la politique agricole commune (PAC), car les terres agricoles couvrent une partie non négligeable de leur superficie. L’Ecosse et la Catalogne réclament au Royaume-Uni et à l’Espagne un référendum sur leur indépendance, et se posent déjà la question de leur adhésion à l’Union européenne.
Le Luxembourg et l’Autriche, eux, tentent de conserver le droit au secret bancaire, même s’il n’est plus effectif pour les clients européens et américains depuis mars 2014. Une avancée importante de l’Union européenne dans le dossier de l’évasion fiscale.
Le Royaume-Uni, toujours fermement opposé à l’entrée dans l’euro, cultive l’idée du "Brexit" (Britain's Exit, soit la sortie du pays de l'UE) auprès de sa population. Le parti eurosceptique Ukip ne cesse de gagner du terrain, et le Premier ministre, David Cameron, a annoncé un référendum sur l’appartenance à l’UE en 2015 s’il était réélu.
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