Zone euro en crise : panique sur les bourses européennes

La bourse de Milan a connu sa plus forte chute depuis le 14 mai 2010 en raison des craintes de contagion de la crise de la dette à l’Italie. Les taux obligataires italiens, qui avaient déjà grimpé à des taux record vendredi, ont encore progressé aujourd’hui pour atteindre des sommets jamais enregistrés depuis la création de la zone euro.

Paris a aussi lourdement chuté (-2 ,71%), effrayée par les risques sur l’Italie : les valeurs financières ont beaucoup souffert : Crédit Agricole a perdu 7,66% à 8,75 euros, sa plus faible valorisation depuis un an et BNP Paribas a dégringolé de 6,75% à 46,45 euros, Société Générale de 5,7% à 36,33 euros et Dexia a cédé 8,04% à 1,84 euros.

En Espagne, la bourse de Madrid a flanché presque aussi fort que Paris : -2,69 %. Dans le même temps, les taux espagnols ont atteint dans la journée leur plus haut historique depuis la création de la zone euro, les investisseurs craignant une contagion de la crise de la dette.

Réunion de crise

Dans la journée, les responsables européens se sont retrouvés à Bruxelles pour une réunion aux allures de sommet de crise face aux turbulences qui gagnent l'Italie et l'Espagne, et risquent de faire vaciller toute la zone euro si elles se prolongent.
La hausse des taux italiens et espagnols signifie que le coût d'emprunt de Rome et de Madrid pour financer leurs déficits grimpe. Et l'écart des taux français avec l'Allemagne, référence absolue, a grimpé à un niveau jamais vu dans l'Union monétaire.

L’Italie dans l’œil du cyclone

L'Italie pèse économiquement à elle seule plus de deux fois plus que les trois pays réunis qui ont été sauvés à ce jour de la banqueroute: Grèce, Irlande et Portugal. Si elle cédait, c'est toute la zone euro qui serait menacée.
Les problèmes de l'Italie sont notamment liés aux atermoiements des gouvernements européens pour mettre sur pied un deuxième plan d'aide en faveur de la Grèce afin de lui éviter la faillite dans les années à venir.