: Vidéo Tickets de caisse voués à disparaître : le consommateur "n'aura pas les armes" pour contester ultérieurement son achat, dénonce le président de la CLCV
Jean-Yves Mano, le président de l'association de consommateurs CLCV, dénonce vendredi 22 avril sur franceinfo une atteinte aux droits du consommateur.
Pour limiter la pollution, les tickets de caisse sont voués à disparaître à compter du 1er janvier 2023. Jean-Yves Mano, le président de l'association de consommateurs CLCV, dénonce vendredi 22 avril sur franceinfo le fait que le consommateur "n'aura pas les armes" pour contester ultérieurement son achat. Pour lui, "on est fliqués, tracés déjà. Mais ça va être pire". Le Conseil national de la consommation est actuellement consulté sur ce décret, expliquent les associations de consommateurs, qui s'opposent à sa rédaction actuelle.
franceinfo : Quelle conséquence va avoir, selon vous, la disparition annoncée des tickets de caisse ?
Jean-Yves Mano : On pourra difficilement contester. Alors ce n'est pas systématique pour les achats les plus importants, notamment les appareils électroménagers. Quand il y a un bon de garantie qu'il y a l'achat à ce moment-là, il y aura le ticket de caisse pour justifier son achat. Mais on voit bien que le consommateur est dans une situation de fragilité, de contestation possible ultérieure, et honnêtement il n'aura pas les armes. Donc c'est une fragilité du consommateur. Nous, en ce qui concerne la CLCV, nous demandions l'édition systématique au-delà de 25 euros. Systématique pour tout ce qui est alimentaire. Tout ce qui est vêtements, etc. A priori, on n'est pas entendu. Mais je pense qu'il y a des ajustements possibles.
En même temps, ces tickets représentent des tonnes de papier chaque année...
En effet ça part de cette idée-là, mais il faut que les choses soient équilibrées. Dans les démarches environnementales que nous choisissons c'est une bonne chose en soi, mais encore ne faut-il pas que les consommateurs soient mis en position, potentiellement, de ne pas demander leurs droits systématiques. Quand on voit l'énergie dans les centres d'informatique, on voit bien qu'il y a là aussi une source de pollution relativement importante.
L'envoi du ticket de caisse par mail pose un autre problème, celui de la collecte de données, qu'en pensez-vous ?
Objectivement, c'est déjà le cas contre l'intention des consommateurs qui ont donné une adresse Internet et vont recevoir des publicités en fonction de ces achats, etc. Donc oui, on est fliqués, tracés déjà, mais ça va être pire. Donc je crois qu'il y a là aussi un respect, me semble-t-il, à avoir d'accepter de recevoir ou pas un certain nombre de publicités et d'offres commerciales. Je pense que les services du ministère de l'Economie devraient écouter avec attention propositions d'associations de consommateurs.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.