USA : accord à l'arraché sur le plan de sauvetage des banques
“Je pense que c'est un bon résultat”. Judd Gregg, le chef de file des négociateurs républicains s'adresse autant à l'opinion publique qu'à ses propres troupes, dont une partie était très remontée contre le “plan Paulson”, du nom du secrétaire d'Etat au Trésor américain.
Ce sont donc bien 700 milliards de dollars, tirés des poches des contribuables américains, qui vont venir renflouer les banques, noyées sous les créances immobilières “pourries”, qu'elles se sont joyeusement revendues les unes aux autres tant que l'immobilier grimpait. Ces 700 milliards de dollars serviront à racheter les créances douteuses des banques mises à mal par la crise des prêts immobiliers à risque.
Si le plan est adopté par le Congrès ce lundi, la somme sera versée en plusieurs fois au Trésor. Les contribuables auront la possibilité de racheter des parts dans le capital d'institutions financières auxquelles l'Etat rachète des actifs invendables. Ces actifs, au fil du temps, pourraient reprendre de la valeur. Chaque contribuable pourra donc faire ce que les banques se réservaient jusqu'à présent.
Par ailleurs, le gouvernement serait tenu d'assouplir les modalités des prêts qu'ils rachètent pour soulager les emprunteurs propriétaires de maisons qui sont au bord de la saisie.
Enfin, point houleux de négociations entre l'administration Bush et les démocrates, le plan mettrait le holà aux “parachutes dorés”, avec un plafonnement des compensations financières aux dirigeants des banques en difficulté.
Ce plan, s'il est voté en l'état par la chambre des représentants et le Sénat, sera la plus massive intervention jamais opérée par l'Etat américain dans le système financier.
“Nous allons tous devoir avaler et avec lequel nous allons pouvoir avancer. Mais l'option de ne rien faire n'est tout simplement pas acceptable”, assurait le candidat républicain à la Maison Blanche, John McCain. “Quand on demande aux contribuables de prendre des mesures extraordinaires à cause de l'irresponsabilité de certains, il n'y a pas de quoi se féliciter. Mais ces mesures sont nécessaires”, renchérit son adversaire démocrate, Barak Obama.
Grégoire Lecalot, avec agences
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