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Une réunion de responsables européens, aux allures de sommet de crise, s'est tenue lundi à Bruxelles

L'UE craint que les turbulences financières gagnent l'Italie et l'Espagne et fasse vaciller toute l'Europe si elles se durent.M.Barroso, président de la Commission européenne, espère que l'UE saura apporter une "réponse ferme et cohérente" au risque de contagion de la crise de la dette, alors que le Premier ministre grec dénonçait une "cacophonie".
Article rédigé par France2.fr avec AFP
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  (© Communauté européenne, 2007)

L'UE craint que les turbulences financières gagnent l'Italie et l'Espagne et fasse vaciller toute l'Europe si elles se durent.

M.Barroso, président de la Commission européenne, espère que l'UE saura apporter une "réponse ferme et cohérente" au risque de contagion de la crise de la dette, alors que le Premier ministre grec dénonçait une "cacophonie".

Georges Papandréou a déclaré qu'"il n'y a pas de place pour l'indécision et les erreurs" et, dans un courrier au chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, le chef du gouvernement grec a déploré que les dirigeants européens se laissent aller à la "cacophonie au lieu de se mettre d'accord sur un plan commun, ce qui crée davantage de panique".

Pour le président de l'Eurogroupe, la zone euro est "absolument résolue" à préserver sa stabilité et envisage de réduire les taux d'intérêt des prêts de la Grèce. Jean-Claude Juncker a déclaré que la zone euro est prête à augmenter la capacité de son Fonds de secours, doté d'une capacité effective de prêts de 400 milliards d'euros.

"Les ministres se tiennent prêts à adopter des mesures supplémentaires pour améliorer la capacité systémique de la zone euro à résister à un risque de contagion, y compris un renforcement de la flexibilité et de l'ampleur du Fonds de stabilité européen", a-t-il indiqué.

Cependant, s'ils se sont entendus pour revoir à nouveau les conditions et le champ d'intervention du fonds de sauvetage "zone euro", ils ont en revanche renvoyé à une date ultérieure toute décision sur la participation du secteur privé à un second plan d'aide à la Grèce.

Dans la déclaration finale de la réunion, ils se sont dit disposés à allonger la maturité et abaisser les taux d'intérêt des prêts dont bénéficient les pays bénéficiant d'un plan d'aide européen, comme la Grèce, l'Irlande et le Portugal.

Ils ont par ailleurs décidé de confier à un groupe de travail la préparation des options concrètes de participation des banques, compagnies d'assurance et fonds d'investissement à un nouveau pland de soutien à Athènes.

Jean-Claude Juncker a indiqué que ce travail serait réalisé "au cours des prochains jours, dès que possible".

Les inquiétudes dépassent la Grèce
Officiellement, la réunion de lundi à Bruxelles avait pour objectif de "coordonner les positions" sur le dossier grec au moment où les dissensions s'étalent au grand jour et où les Européens n'écartent plus totalement l'idée d'un défaut partiel de la Grèce.

Mais l'inquiétude dépasse clairement la seule Grèce à présent. Une éventuelle contagion de la crise de la dette à l'Italie a fait paniquer les marchés car elle mettrait en péril l'ensemble de la zone euro, dont elle est la troisième économie.

L'Italie pèse économiquement à elle seule plus de deux fois plus que les trois pays réunis qui ont été sauvés à ce jour de la banqueroute: Grèce, Irlande et Portugal. Si elle cédait, c'est toute la zone euro qui serait menacée.

Les taux espagnols et italiens sur le marché de la dette ont atteint lundi leurs plus hauts niveaux historiques depuis la création de la zone euro. Cela signifie que le coût d'emprunt de Rome et de Madrid pour financer leurs déficits grimpe.

Et l'écart des taux français avec l'Allemagne, référence absolue, a grimpé à un niveau jamais vu dans l'Union monétaire.

Pour stopper l'hémorragie, les Européens doivent répondre d'une même voix à une question: comment mettre à contribution les créanciers privés de la Grèce - condition exigée par l'Allemagne et les Pays-Bas notamment - sans créer un "événement de crédit" aux conséquences imprévisibles car il déclencherait le paiement des contrats d'assurance souscrits pour se protéger d'une défaillance du pays ?

Une solution impliquant un "défaut partiel" de la Grèce ?
Au cours du week-end, l'idée de recourir à une solution impliquant, sur une période limitée dans le temps, un "défaut partiel (ou sélectif") de la Grèce, a gagné en vigueur, selon des diplomates.

Elle pourrait prendre la forme d'un rééchelonnement de la dette du pays et/ou de son rachat partiel via par exemple le Fonds de secours financier de la zone euro.

Cette option marquerait un revirement de la zone euro qui a jusqu'ici exclu un tel défaut.

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