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Un an et demi après sa faillite, General Motors de retour à Wall Street

Alors que l'Amérique se paupérise, que la crise financière fait encore des victimes, la renaissance de GM semble presque indécente. Le constructeur automobile de Detroit, qui avait déposé le bilan il y a dix-huit mois, a annoncé hier son retour en Bourse. _ L'opération devrait permettre de lever au moins 20 milliards de dollars, ce qui en ferait la plus importante jamais réalisée aux États-Unis et peut-être même dans le monde.
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De l'art de jongler avec des milliards ! L'ex-fleuron industriel américain était l'an dernier au fond du trou, pour avoir accumulé 86 milliards de dollars de pertes entre 2005 et 2008. Lui qui était membre du prestigieux indice Dow Jones depuis 1925, avait dû en sortir précipitamment en juin 2009. Et le voilà qui revient, triomphalement, avec une offre de 20,1 milliards, qui pourrait même atteindre 23,1 milliards. Dans le détail, le volume de cette offre atteint les 478 millions d'actions, au prix de 33 dollars l'action ordinaire. De quoi créer l'euphorie dans la grande tour de verre et de béton, qui abrite le siège de General Motors au centre de Detroit !

Une résurrection à mettre au crédit de Barack Obama, qui avait aligné les aides au constructeur. Aides qui ont atteint les 49,5 milliards de dollars au plus fort de la crise. Le gouvernement américain est alors devenu actionnaire de GM à près de 61% du capital, aux côtés de l'État canadien et du syndicat automobile UAW : "une nationalisation forcée" très controversée, dans ce pays où l'interventionnisme d'État est considéré comme sacrilège. Le président américain retombe en partie sur ses pattes, puisque l'opération boursière d'aujourd'hui devrait lui permettre de ramener la part du trésor américain de 61 à 37, voire 33% du capital.

Le constructeur pour revenir sur le devant du marché mondial a aussi dû faire des choix. Finies les voitures trop grosses et trop consommatrices... Il s'est concentré sur quatre marques principales GMC, Chevrolet, Buick et Cadillac, sans oublier Opel en Europe ou Daewoo en Asie, et en a sacrifié quatre autres.
_ Le retour en Bourse de General Motors, dans cette valse de milliards, est-il pour autant le signe que l'Amérique sort du marasme ? Barack Obama veut le croire. Selon le chef de l'État américain, le sauvetage de GM a permis de sauver "plus d'un million d'emplois". Néanmoins, on se prend à douter en voyant la fière tour General Motors surplomber Detroit, ex-Motor Town (ville du moteur), aujourd'hui peuplée de buildings vides et d'anciens salariés de l'industrie au chômage et sans-abris.

Cécile Quéguiner avec agences

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