Un mouvement social perturbe la liaison maritime entre Marseille et la Corse

Aucun des six navires prévus pour effectuer la traversée n'a
quitté son quai d'amarrage lundi. Selon un représentant de la CGT, 60 % des
marins ont suivi le mouvement, provoquant la paralysie au sein des compagnies
SNCM et CMN.

Du côté de la direction de la SNCM, on évoquait plutôt un
chiffre de grévistes autour des 33 %.

Le service public en question

Les deux compagnies viennent de répondre à un appel d'offres
lancé pour élaborer la nouvelle délégation de service public, couvrant la
période 2014-2023. La CGT est mécontente des propositions formulées par leur direction, qui ne s'engage pas selon le syndicat sur un maintien du
niveau actuel de la desserte. Par exemple, toujours selon la CGT, la SNCM n'a
pas intégré dans son offre l'emploi de deux navires – le Danielle-Casanova et
le Napoléon-Bonaparte (actuellement en cale sèche pour des réparations) – utilisés habituellement en renfort pendant les vacances
scolaires et la haute saison touristique. Pourtant, Pierre Jaumain, directeur
marketing de la SNCM répond : 

" Sur l'essentiel, nous avons apporté
dimanche en conseil de surveillance, des réponses aux revendications sur la
nature de la DSP ".

Concurrence déloyale

Pour la CGT, cette diminution de la desserte va forcément
favoriser le concurrent, la compagnie privée Corsica Ferries. Le syndicat
réclame que la compagnie italienne soit inscrite au premier registre maritime,
qui prévoit l'application des lois sociales françaises.

A l'inverse, Corsica Ferries a déposé de son côté plusieurs
recours contre la délégation de service public qui profite selon elle, à ses
deux concurrents. La compagnie conteste l'inclusion dans la DSP des services
renforcés en période estivale.

Une grève, une bataille judiciaire, et en toile de fond pour
la SNCM, le passage programmé sous le giron de Veolia Environnement, qui fait
craindre aux syndicats des conséquences sociales douloureuses.