Détourner tout un tracé d'une Ligne àgrande vitesse (LGV) pour éviter que sa maison soit détruite. Un ex-conseillerdu ministère de l'Economie et des Finances a été mis en examen mardi pour prise illégale d'intéret, selon le journal Sud Ouest .François-Gilles Egretier est soupçonné d'avoir pesé pour changer le tracé de laligne LGV qui traversait sa propriété familiale desLandes.Une affaire d'abord classée sanssuiteEn 2009, le tracé LGV proposé parRéseau ferré de France (RFF) pour relier Bordeaux à l'Espagne passe au nord d'Uchacq-et-Parentis,près de Mont-de-Marsan (Landes). Dans cette commune se trouve la petite maisonfamiliale de François-Gilles Egretier, alors collaborateur de l'ancienneministre Christine Lagarde. Le futur train doit passer au milieu de la propriété.Quelques mois plus tard, RFFprésente un nouveau tracé. Il passe à trois kilomètres plus au nord. Quinzeriverains touchés par cette modification créent une association. "Lesvoix du fuseau nord" porte plainte en 2010 auprès du parquet de Mont-de-Marsan. L'affaireest classée sans suite en 2012. Mais l'avocat de l'association n'en restepas là. Il saisit le doyen des juges d'instruction d'une plainte avecconstitution de partie civile. On apprend donc ce mardi que François-Gilles Egretier est mis en examen.Des preuves par mailsCettedécision repose, selon l'avocat des riverains, sur "dese-mails très explicites où personne ne se cache de contacts avec Dominique Bussereau,ex-secrétaire d'État aux transports, et Jean-Marc Delion, alors directeurgénéral délégué de RFF, pour faire en sorte que le tracé ne passe plus dans sonjardin ".Sud Ouest publie une partie des échanges entre la mairie d'Uchacq-et-Parentis et l'ex-conseiller de Bercy : "Je vais entrer en contact avec un de mes confrères au cabinet Bussereau pour piloter plus finement l'avancée du projet ", écrit par exemple le conseiller technique du maire.L'avocat raconteégalement que la diffusion de ces emails s'est faite suite à une erreur de"la partie adverse ". "Une personne a été intégrée par erreurdans le listing informatique et a reçu les messages dont elle n'était pasdestinataire ".Ni le pôle financier duTGI de Paris, désormais en charge de l'affaire, ni l'avocat de François-Gilles Egretiern'ont confirmé ni souhaité communiquer sur cette mise en examen.