Cet article date de plus d'onze ans.

Sécurité routière : des propositions pour baisser la mortalité

Le Conseil national de la sécurité routière (CNSR) s'est réuni ce vendredi matin afin de voter des mesures pour faire baisser la mortalité. Les travaux du "parlement" de la sécurité routière vont désormais être soumis au ministre de l'Intérieur Manuel Valls. Parmi les propositions, des éthylotests anti-démarrage, une baisse de la vitesse maximum et la circulation "interfiles" pour les deux roues. 
Article rédigé par Lucas Roxo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Franceinfo (Franceinfo)

C'est ce vendredi que le Conseil national de la sécurité routière dévoilait ses suggestions pour faire baisser la mortalité. Des propositions qui ont été présentées lors de l'assemblée plénière du CNSR, puis votées par ses 51 membres. Elles seront par la suite soumises au ministre de l'Intérieur Manuel Valls.

A LIRE AUSSI ►►►  Sécurité routière : "les bonnes idées des Français"

L'objectif de cette réunion était que le CNSR se prononce sur les suggestions de son "Comité des experts ". Quatre recommandations principales étaient en discussion : les éthylotests anti-démarrage mais aussi l'installation de "boîtes noires" dans les voitures, la circulation interfiles pour les deux roues et une journée consacrée aux victimes de la route. 

Ethylotests anti-démarrage

Dans un premier temps, le CNSR a voté pour que l'éthylotest anti-démarrage soit systématiquement envisagé pour les chauffards condamnés pour conduite en état d'ivresse. Rappelant que l'alcool est la première cause d'accidents mortels (30 % des accidents), les experts souhaitent ainsi étendre une mesure qui concerne déjà les autocars neufs destinés au transport d'enfants. 

Selon la commission "Alcool, stupéfiants, vitesse ", l'installation des éthylotests antidémarrage doit être "être accompagnée d'un suivi des données" ou "monitoring ", ce qui n'est pas le cas pour l'instant. D'autant que Manuel Valls ne semble pas enclin à une telle réforme. 

Petite astuce du procédé : il n'est pas possible de tricher. Si le conducteur fait souffler quelqu'un d'autre à sa place, certains fabricants - notamment aux Etats-Unis, où les éthylotests sont mis en place - ont prévu de les doter d'un logiciel de reconnaissance faciale. 

Des boîtes noires pour les données

Installer des boîtes noires dans les voitures faisait également partie des propositions votées. Il s'agirait de petits boîtiers, comme dans les avions, qui pourraient enregistrer toutes les données du véhicule en temps réel, notamment la vitesse ou encore le temps de freinage, des indications qui "contribueraient à une meilleire connaissance des mécanismes des accidents ", selon le CNSR. 

Il proposait en outre que ces données ne soient conservées "qu'en cas de choc à raison de 30 secondes avant le choc et jusqu'à 15 secondes après ". Un dispositif qui existe également aux Etats-Unis, où la plupart des véhicules en sont équipés, mais qui inquiète en France, de peur que les assureurs en profitent pour ne pas indemniser les conducteurs victimes d'un accident.

La circulation interfiles pour les deux roues

Enfin, le CNSR a répondu à une demande de Manuel Valls sur la circulation interfiles pour les deux-roues, en votant son expérimentation pendant deux ans, uniquement sur des autoroutes volontaires, en cas d'embouteillage, et à condition que les motos ne roulent pas à plus de 50 km/h.

Pour rappel, il s'agit de la circulation d'un deux-roues entre deux files de véhicules. Une pratique déjà courante... mais pas légalisée. 

Réduction de la vitesse autorisée

Enfin, et c'était la mesure la plus impopulaire : la réduction de la vitesse autorisée pas été votée ce vendredi, contrairement aux autres, mais ajournée. Le rapport préconisait ainsi une réduction de la vitesse maximale autorisée à 80 km/h sur les routes secondaires où elle est limitée à 90 km/h. 

Le "Comité des experts " estime pourtant qu'une telle mesure permettrait d'épargner "350 à 400 vies " chaque année si elle s'appliquait sur l'ensemble du réseau concerné, et "210 à 240 vies " si elle n'était mise en place que dans les zones les plus dangereuses.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.