Pollution dans le métro parisien : des usagers et un syndicat portent plainte contre la RATP
Ils poursuivent la régie des transports parisiens, notamment pour "tromperie aggravée" et "mise en danger d’autrui". Celle-ci dément toutes les accusations et s'apprête à présenter les résultats d'une nouvelle étude.
Un groupe de 20 usagers et un syndicat portent plainte contre la RATP afin de dénoncer la pollution dans le métro parisien, annonce mercredi 26 mai l'association Respire, dans un communiqué. Ces deux nouvelles plaintes s'ajoutent à celle déposée le 23 mars dernier par l'association Respire, association nationale pour l’amélioration de la qualité de l’air et la défense des victimes de la pollution.
Le Syndicat autonome Tout RATP (SAT-RATP) a déposé plainte pour "mise en danger d’autrui" et "blessures involontaires", les usagers pour "tromperie aggravée" et "blessures involontaires".
375 morts par an selon une étude
Selon le SAT-RATP, la régie "sait depuis presque 40 ans maintenant que la pollution de l'air est mauvaise pour les salariés". C'est ce qu'affirme sur franceinfo Reda Benrerbia, le secrétaire général du syndicat : "L'exposition aux particules a un impact sur leur santé. À l'échelle de la crise sanitaire, cela n'avance pas assez vite." Le dépôt de plainte du syndicat a pour objectifs la "prise en compte par la RATP" de la situation "et que des moyens soient mis à disposition immédiatement pour protéger la santé des salariés".
La plainte des usagers ajoute des éléments scientifiques à l'action en justice, en particulier une étude chinoise réalisée dans la ville de Suzhou, peuplée de 10 millions d'habitants. "Cette étude évalue à 375 morts par an le bilan de la pollution liée au métro, dans des conditions relativement similaires à celles qui règnent à Paris", selon l'association Respire.
"Un manque flagrant de transparence, voire une volonté de dissimulation."
Respirecommuniqué
Les éléments de l'action en justice des usagers et du SAT-RATP rejoignent ceux de la plainte que l’association Respire a portée le 23 mars 2021. L'association accusait la RATP de ne pas informer correctement les usagers du niveau "critique" de la pollution dans le métro. Elle dénonçait une "omerta" entretenue par la compagnie de transport sur la pollution de l’air dans le métro parisien. Elle y voyait "un manque flagrant de transparence, voire une volonté de dissimulation".
Respire s'appuyait sur deux campagnes de mesures dans plusieurs stations de métro mettant en évidence des concentrations de particules fines à un niveau préoccupant avec des pics par endroit qui dépassent les seuils d’alerte pendant plusieurs minutes.
"La qualité de l’air est une priorité pour la RATP. L’entreprise est engagée depuis plus de 20 ans pour l’améliorer dans ses espaces", souligne la régie des transports parisiens dans un communiqué. "La RATP tient à réaffirmer très clairement sa politique ambitieuse et transparente en la matière et le suivi très rigoureux de la santé de ses salariés."
La RATP "dément formellement ces allégations"
L'entreprise pointe notamment le Syndicat autonome Tout RATP "syndicat non-représentatif" qui affirme, selon elle, "qu’une étude interne montre une surmortalité chez les employés due à des niveaux de pollution alarmants" et que "la direction de la RATP refuserait de communiquer les informations détaillées de cette étude".
Dans son communiqué, la RATP "dément formellement ces allégations."
Elle assure que les différentes études menées par l'entreprise "n’ont jamais mis en évidence de corrélation entre l’air des espaces souterrains et un impact sur la santé". La régie autonome présentera prochainement aux organisations syndicales et instances représentatives les résultats d'une nouvelle étude.
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