"On monte à deux adultes" : l'Urbanloop, un nouveau mode de transport, va être expérimenté pour Paris 2024 à Saint-Quentin-en-Yvelines
Comment décarboner les transports et trouver des alternatives à la voiture ? L'Urbanloop va tenter de répondre à cette question. Un démonstrateur doit entrer en service à l'occasion des Jeux olympiques de Paris 2024 à Saint-Quentin-en-Yvelines. Le premier rail de ce site d'essai a été posé mardi 19 décembre.
Dix capsules permettront de rejoindre la fan zone du vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines depuis les parkings. Une boucle de deux kilomètres avec une vitesse de pointe de 50 km/h et visuellement une ressemblance avec un tramway. "Ce qui change par rapport au tramway, c'est la capacité, précise Noémie Bercoff, directrice générale de la société Urbanloop. C'est-à-dire qu'on monte dans des unités qui sont petites : à deux adultes ou un adulte avec deux enfants ou une personne en situation de mobilité réduite avec son accompagnateur. Donc en fait la capacité est beaucoup plus réduite et la fréquence beaucoup plus haute."
"Les capsules attendent en station et les usagers montent dans la capsule appuient sur le bouton comme un ascenseur et pourront partir à la destination de leur choix."
Noémie Bercoff, directrice générale d'Urbanloopà franceinfo
Ces capsules autonomes pilotées par intelligence artificielle devraient circuler à Saint-Quentin-en-Yvelines dès le printemps 2024. Le chantier, lui, limite l'artificialisation des sols, selon Noémie Bercoff : "Tous les modes de transport très lourds ont un rôle dans l'imperméabilisation des sols. Nous sommes tellement légers que l'on peut desservir même dans des zones naturelles. On gratte le sol sur 30 cm, pas beaucoup plus, et toutes les gouttes qui tombent vont dans le sol. Il n'y a pas besoin d'imperméabiliser le sol pour poser l'Urbanloop, c'est grâce à sa légèreté."
Urbanloop revendique également le record du monde de la plus faible consommation énergétique pour un véhicule autonome. La capsule parcourt un kilomètre en une minute pour un coût de moins d’un centime d’euro.
Les zones périurbaines ciblées
Après ce site pilote, la société espère multiplier les projets. L'un d'entre eux est déjà engagé à Nancy, la ville où l'idée d'Urbanloop est née à l'Ecole des Mines précisément. Une boucle de sept kilomètres sera installée dans la ville pour une mise en service prévue en 2027. Mais pas question de concurrencer les métros, les tramways ou les bus des centres-villes. "Les cibles de l'Urbanloop ce sont vraiment les zones périurbaines qui touchent un peu moins de 50% de la population. C'est cette population qui est prisonnière de sa voiture. Les habitants n'ont pas d'autres choix parce que quand des collectivités mettent des bus, ils ne passent pas assez souvent pour que ce soit compétitif. Le projet d'Urbanloop est donc de concurrencer la voiture sur le temps de trajet."
Reste à savoir si ces capsules - qui ont donc une capacité d'accueil de deux à trois personnes - seront capables de faire face en période de pointe. Le concept, en tout cas, a le soutien du gouvernement et du ministre des Transports pour qui ces capsules ne sont pas des gadgets mais des solutions complémentaires qui méritent d'être testées.
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