Le Canal Seine-Nord pourrait être sacrifié faute de financements
Ce devait être une voie d'eau de près de 106 kms de long,
qui devait permettre aux péniches de grande taille naviguant sur le bassin de
la Seine de rallier le Nord-Pas-de-Calais, et, par ce système, d'établir une
connexion avec les 20.000 kms de canal d'Europe du Nord. Une idée qui avait trouvé écho lors Grenelle de l'Environnement,
et pour laquelle les groupes Bouygues et Vinci-Eiffage devaient présenter leurs
offres à l'automne, pour un choix final du prestataire avant la fin de l'année
- L'achèvement du projet était prévu pour 2016-2017.
Chantier sacrifié
Mais ce chantier, en mal de finances, pourrait pourtant être
l'un des premiers sacrifiés par le nouveau gouvernement. Mercredi le
groupe Bouygues a annoncé que l'opération d'attribution du contrat était tout
bonnement suspendue. De son côté, l'organisme des Voies Naviguables de France a reconnu jeudi que le coût du projet dépasse largement la somme évaluée au
départ, en 2009 : 4,3 milliards d'euros, dont 2,1 milliards fournis par
les partenaires privés. VNF, qui attribue à Bouygues la décision de suspension,
étudie désormais de nouvelles pistes financières du côté de l'Europe, des
collectivités publiques ou de fonds privés.
"Il semble que Bouygues dise pour le moment, en
l'attente de précisions, nous n'allons pas au-delà (...). C'est l'Etat qui doit
fournir aux deux candidats (Bouygues et Vinci) tous les éléments nécessaires", (Alain Gest, président de VNF et député UMP de la Somme)
Alerté, le ministère de l'Ecologie a également demandé jeudi un rapport sur la faisabilité financière du chantier : une mission destinée à
vérifier si les candidats ont les capacités pour réunir les fonds nécessaires
au projet.
"Aujourd'hui, le projet est suspendu. Ce n'est pas du fait
du ministre des Transports mais de l'un des partenaires qui émet des réserves
sur sa soutenabilité financière (...) Cela confirme les craintes qui étaient les
miennes lorsque certains disaient que le bouclage financier était réalisé"
(le ministre délégué aux Transports Frédéric Cuvillier, interrogé par l'AFP).
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